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Une nouvelle programmation

Elle n’est pas réservée aux fanas d’ordinateur : la nouvelle « Code University » à Berlin veut former la classe numérique créative de demain.

12.06.2017
© Manuel Dolderer

Allemagne. Thomas Bachem a fondé l‘université où il aurait aimé étudier. Comme il trouvait les cursus d’informatique de l’époque trop théoriques, cet homme de 31 ans leur préféra la gestion. Il avait d’ailleurs appris la programmation en autodidacte. Il a entre autres développé un portail pour les curriculum vitae et l’a vendu à XING, un réseau pour les professionnels. Aujourd’hui, il réalise son rêve : la Code University devrait ouvrir ses portes à Berlin à l’automne 2017. Quatre questions à cet entrepreneur du Net :

M. Bachem, on parle beaucoup de la programmation comme nouvelle technique culturelle ces derniers temps. Tout le monde doit-il savoir programmer ?
Tout le monde devrait au moins en comprendre les bases parce qu’elles sont importantes pour tous les domaines de la vie et gagneront encore en importance demain. Mais, d’autre part, le développement de logiciels est un domaine hautement complexe. Pour pouvoir le pratiquer à un niveau professionnel, il faut une formation ou des études.

Ce que l’on pourra bientôt faire à la Code University. Les personnes intéressées par l’informatique, mais aussi les artistes, devraient y étudier. Pourquoi ?
Il y a dans le développement de produits numériques des disciplines très mathématiques mais la créativité est également demandée. Nous proposons trois cursus, tous en anglais : le génie logiciel, la conception interactive et la gestion de produits. Ce sont les trois profils professionnels typiques dans les entreprises Internet. Au quotidien, la conception et la gestion de produits n’ont pas nécessairement à voir avec le développement de logiciels mais elles sont importantes pour l’équipe.

Nombre de cursus d’informatique ont de la peine à attirer des étudiantes. Quel est l’attrait de votre école supérieure pour les jeunes femmes ?
Nous avons actuellement près de 25 % de candidats femme mais aimerions arriver à 50 % + x à long terme. Mais ce n’est pas facile. Le problème, c’est que les filles ne trouvent pas que la technique est un hobby très hip. Quand elles commencent à réfléchir à leurs études, elles ont le sentiment d’être déjà en retard sur les garçons. Et les filles jugent leurs capacités avec plus de réserve que les garçons. Elles se demandent à quoi peut servir la technique. Elles veulent avoir un impact, au niveau sociétal aussi. C’est pourquoi nous soulignons tout ce que l’on peut faire avec les produits numériques.

Combien coûtent les études
Nous proposons un modèle que nous appelons « le contrat intergénérationnel inversé ». Les études sont d’abord gratuites. Au cours des dix années suivantes, les diplômés remboursent un certain pourcentage de leurs revenus. Mais seulement s’ils dépassent un revenu plancher. Nous voulons attirer les meilleurs talents, pas les étudiants ayant les parents les plus aisés. A titre alternatif, on peut payer directement ses études, soit près de 27.000 euros pour les trois ans de scolarité.

 

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