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L’écrivain Günter Grass est mort

Le grand écrivain allemand d’après-guerre et prix Nobel de littérature Günter Grass décède à l’âge de 87 ans à Lübeck.

13.04.2015
© dpa/Markus Scholz - Günter Grass

Günter Grass est mort. L’écrivain allemand prix Nobel de littérature est décédé ce lundi à l’âge de 87 ans à Lübeck, indiquent les éditions Steidl Verlag à Göttingen. Grass était considéré dans le monde entier comme l’un des plus importants auteurs contemporains allemands.

Sa vie durant, il s’immisça passionnément dans les débats politiques qui animaient la société. Son tout premier roman, « Le Tambour » paru en 1959, connut un succès mondial. Quarante ans plus tard, Grass obtint le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre.

« Le Tambour » fut à l’origine de la percée internationale de l’auteur né à Dantzig. Ce livre compte parmi les plus importants romans de la littérature allemande d’après-guerre et est une œuvre majeure. Le comité du prix Nobel décrivait le livre comme « la renaissance du roman allemand au XXe siècle ». Günter Gras y raconte les tribulations du nain Oskar Matzerath, originaire de Dantzig, qui décide, à l’âge de trois ans, de ne plus grandir.

En République fédérale, la parution de cet ironique roman de formation provoqua la réaction des défenseurs de la morale, choqués par la description de scènes érotiques parfois crues. Depuis « Les Buddenbrooks » de Thomas Mann, jamais un premier roman n’avait provoqué une telle agitation, estima le comité du prix Nobel. Le cinéaste allemand Volker Schlöndorff porta le livre à l’écran et remporta avec lui l’Oscar du meilleur film étranger en 1980.

Vivant ses derniers jours à Behlendorf près de Lübeck, Günter Grass avait fait un apprentissage de tailleur de pierre après la guerre, puis des études d’art à Düsseldorf et à Berlin. Il était aussi sculpteur et illustrateur, dessinateur et auteur de poèmes. « Le Tambour » constitue avec la nouvelle « Le Chat et la Souris » (1961) et le roman « Les Années de chien » (1963) sa « Trilogie de Dantzig ».

D’autres grandes œuvres de l’écrivain sont la nouvelle « Le Journal d’un escargot », les romans « Le Turbot » (1977) et « La Ratte » (1986), le très controversé « Toute une histoire » (1995) ainsi que la nouvelle « En crabe » (2002). Près d’un demi-siècle après sa « Danziger Trilogie », il publiait ses « Souvenirs de la Trilogie » en trois tomes autobiographiques.

Le premier de ces tomes, « Pelures d’oignon », provoqua la polémique en 2006. Grass y révélait soudain que, vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, il était devenu à l’âge de 17 ans membre de la Waffen-SS, une unité d’élite du régime nazi. On reprocha à l’auteur d’avoir trop longtemps caché son appartenance à la SS alors qu’il critiquait publiquement d’autres personnes en raison de leur passé nazi.

En République fédérale, Günter Grass s’engagea politiquement et devint un critique de la société dès les années 1960. Il participa dès cette époque à des campagnes électorales en faveur du SPD. Il quitta le parti en 1992 pour protester contre la politique envers les demandeurs d’asile mais lui resta attaché jusqu’au bout. Il plaida très tôt en faveur de la réconciliation germano-polonaise et demandait de renoncer aux anciens territoires allemands à l’Est. Il provoquait sans cesse des débats animés, le dernier en 2012 en raison d’un poème critique envers Israël.

Toute l’œuvre du prix Nobel de littérature est parue aux éditions Steidl Verlag à Göttingen.

(dpa)