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La transition énergétique mondiale est faisable

Environ 2000 participant·e·s de 90 pays ont discuté de la transition vers les énergies renouvelables à l’occasion du Berlin Energy Transition Dialogue.

Klaus LüberKlaus Lüber, 31.03.2023
Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères
Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères © picture alliance/dpa

« La transition énergétique est une énorme chance pour tout le monde. Et la mettre en œuvre dans vos pays est beaucoup moins compliqué que vous le pensez. » C’est l’appel adressé par Anton Milner, entrepreneur germano-britannique et pionnier du secteur solaire allemand, aux représentants et représentantes de haut niveau originaires de plus de 90 pays qui l’écoutaient dans la Weltsaal remplie jusqu’au dernier siège du ministère des Affaires étrangères à l’occasion du Berlin Energy Transition Dialogue (BETD) dans la capitale allemande. La conférence était certes placée sous le signe du rapport actuel du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat avec son avertissement : Nous ne sommes pas sur la bonne voie. Les choses ne vont pas assez vite. Mais l’entrepreneur A. Milner avait un autre message clair : la transition énergétique mondiale est faisable.

La technologie serait prête, il n’y aurait en principe dès aujourd’hui aucune alternative moins coûteuse que les énergies renouvelables, souligne A. Milner. Le capital serait aussi disponible. Il interpelle les politiciennes et politiciens : « Vous allez créer une prospérité incroyable, vous allez générer des millions d’emplois, vous allez très bientôt utiliser l’hydrogène vert à grande échelle. » En principe, il n’y a qu’un rouage à activer. Et il s’agit de la volonté politique. « Si les conditions-cadres politiques ne sont pas en adéquation, alors il ne pourra toujours rien se passer. Mais si les conditions sont données, alors des marchés émergeront et la transition se fera d’elle-même. »

De gros potentiels grâce à la transition énergétique

L’entrepreneur A. Milner a ainsi résumé ce qui s’est étiré pendant tout le Berlin Energy Transition Dialogue qui avait déjà lieu pour le neuvième fois en 2023 : la conviction ferme de disposer de tous les moyens pour pouvoir réussir la transition vers un avenir plus écologique dans un effort commun.

Ruto, Président du Kenya
Ruto, Président du Kenya © picture alliance/dpa

Le discours de William Ruto, Président du Kenya a démontré l’ampleur des potentiels que les pays du Sud peuvent mobiliser pour une transition énergétique mondiale. Son propre pays produit dès aujourd’hui 90 pour cent de son électricité à partir d’installations photovoltaïques, éoliennes et hydrauliques et vise la neutralité climatique d’ici à 2030. Pour W. Ruto, il était important d’indiquer que les pays du continent africain sont actuellement les plus concernés par les conséquences du changement climatique. 600 millions de personnes n’auraient aucun accès à l’énergie. Cependant, l’Afrique n’est pas seulement une victime, mais aussi un acteur important en matière d’énergies renouvelables à l’échelle mondiale, selon W. Ruto. Si on utilisait tout son potentiel pour produire de l’énergie verte, on pourrait s’attendre à une récolte d’énergie verte 50 fois plus importante que le besoin en énergie projeté pour l’année 2040.

Plus de soutien pour les pays du Sud

Mais que doit-il se produire pour transformer les pays du continent africain, mais aussi des autres continents, en partenaires importants dans la transition énergétique mondiale ? Le levier le plus important, comme cela a été dit sur de nombreuses interventions, serait l’augmentation du volume des investissements pour les pays en voie de développement. Ceux-ci n’auraient reçu l’an passé que 20 pour cent des investissements dans les énergies renouvelables alors qu’ils abritent 70 pour cent de la population mondiale, a souligné le Sultan bin Ahmed Al Jaber, Président de la prochaine Conférence mondiale sur le climat COP 28. Selon Damilola Ogunbiyi, envoyée spéciale de l’ONU, les pays de l’Afrique subsaharienne n’obtiendraient que 1,5 pour cent du volume des investissements.

Vient s’ajouter à cela le fait que de nombreux pays sont endettés et se heurtent à des conditions défavorables sur le marché des capitaux, comme Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères l’a également souligné. C’est aussi pour cette raison que l’Allemagne insiste pour une réforme de la Banque mondiale, le plus grand financeur pour la coopération de développement mondiale. Les biens publics mondiaux doivent aussi être financés de manière beaucoup plus poussée qu’auparavant. Une éventuelle remise de dettes doit également être négociée prochainement au sein des pays du G20, selon A. Baerbock.

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Renforcer les partenariats internationaux concernant l’énergie

Autre point important pour la ministre allemande des Affaires étrangères : la protection du climat est une mission qui ne peut être effectuée qu’ensemble. Il n’y aurait ici aucune solution toute faite « One size fits all », chaque pays ayant des conditions de départ particulières qui doivent être prises en compte. Pour ce faire, l’Allemagne travaille déjà depuis longtemps avec des pays du monde entier au sein de différents partenariats énergétiques.

La volonté de changement était en tout cas sensible parmi les participant·e·s au Berlin Energy Transition Dialogue. Robert Habeck, ministre allemand de l’Économie et de la Protection du climat a résumé pourquoi il n’existe aucune alternative : « Il s’agit finalement de comprendre une chose : avec la protection du climat, nous protégeons non seulement le climat, mais aussi nous-mêmes. »