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« Maîtriser la pénurie de main-d’œuvre »

L’Institut fédéral de la formation professionnelle aide l’Afrique du Sud à mettre en place son propre institut.

13.08.2014
© picture-alliance/dpa - Vocal training

Madame Verfürth, depuis 2013, l’Institut fédéral de la formation professionnelle (BIBB) aide l’Afrique du Sud à mettre en place un institut de formation professionnelle. Quels sont les points faibles du système éducatif ?

Aux dires de nos partenaires sud-africains, le défi essentiel est le manque de liaison entre les éléments théoriques et pratiques de la formation et de la formation permanente. De plus, pour nombre d’entreprises sud-africaines, la formation de la main-d’œuvre ne semble présenter aucun avantage, mais constitue une charge financière et au plan des effectifs. Les autres défis évoqués sont notamment la qualification déficiente des formateurs et la médiocrité de l’assurance-qualité.

Pouvez-vous adapter le système dual allemand à l’Afrique du Sud ?

Vu les conditions sur place, transférer intégralement le système est hors de question. Nous suggérons à nos partenaires d’adopter certains éléments du système allemand de formation en alternance et de les adapter aux conditions locales.

L’Institut sud-africain de formation professionnelle est encore en construction. En quoi consiste votre tâche actuelle ?

Nous continuons à encourager l’échange d’experts. Il n’englobe pas seulement l’accueil des délégations ou les échanges de vue sur les études et les concepts, mais aussi la visite au BIBB de scientifiques 
invités qui peuvent notamment y poursuivre leur propre projet de recherche 
et retourner, forts des informations acquises, comme multiplicateurs dans leur institution. En outre, nous assistons le ministère partenaire en matière de conception de l’Institut sud-africain de formation professionnelle.

Plusieurs groupes allemands opèrent en Afrique du Sud. Quel rôle jouent-ils dans la mise en place du système dual ?

Certains d’entre eux ont créé leurs propres solutions autonomes, par exemple sous la forme de programmes de formation, et ce en coopérant souvent avec une institution qui couvre la partie théorique de la formation. Ces solutions autonomes sont surtout le fait des grands groupes. Pour les PME, une approche sous forme de pôle est possible, mais les fusions de ce type sont encore rares.

En quoi l’Allemagne profite-t-elle de votre travail en Afrique du Sud ?

Si les entreprises allemandes maîtrisent leur pénurie de main-d’œuvre sur place en embauchant des collaborateurs qualifiés ou en pouvant les former elles-mêmes, cela augmente évidemment leur productivité. Ce qui peut donner lieu à de nouveaux investissements, lesquels sont utiles aux deux parties. ▪

Interview : Clara Görtz