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Candidature commune à la Coupe du monde de football 2027

L’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas veulent organiser la Coupe du monde féminine de football 2027. Ils misent sur une Coupe du monde durable en circuit court.

Ralf Isermann, 11.07.2023
L’objectif de toutes les footballeuses : la Coupe du monde
L’objectif de toutes les footballeuses : la Coupe du monde © Francisco Seco AP/dpa

Du jamais vu : l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique se portent conjointement candidats pour organiser la prochaine Coupe du monde féminine de football en 2027. « Breaking New Ground » – « Nouveau terrain de jeu », en abrégé BNG, voilà le slogan de cette candidature. Ces lettres correspondent également aux noms anglais des pays candidats, à savoir Belgium, Netherlands et Germany. Pour la première fois, une coupe du mondede football féminin se déroulerait dans trois pays à la fois. En 2023, deux pays, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, organisent déjà ensemble la compétition.

Soutien des gouvernements à la candidature à la Coupe du monde

Les chefs de gouvernement des trois pays européens ont exprimé leur soutien inconditionnel à cette candidature. « Il est temps de réunir le monde du football au cœur de l’Europe et de faire de la Coupe du monde féminine de la FIFA une fête durable du football, de la paix, de la liberté et de la joie », ont annoncé, fin juin, le chancelier allemand Olaf Scholz, le chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte et son homologue belge Alexander De Croo. Ils ont souligné l’importance majeure du football dans leurs pays respectifs, le développement positif du football féminin en particulier et leur vaste expérience dans l’organisation de grands événements sportifs.

Des footballeuses allemandes et néerlandaises font de la publicité pour la Coupe du monde 2027.
Des footballeuses allemandes et néerlandaises font de la publicité pour la Coupe du monde 2027. © picture alliance / Ebner-Pressefoto

Ce sont les Pays-Bas qui ont donné l’impulsion pour une candidature commune à la Coupe du monde, en organisant le Championnat d’Europe féminin en 2017. Depuis, le football féminin a fait un énorme bond en avant aux Pays-Bas. « Les pouvoirs publics s’y intéressent de plus en plus, cette branche se professionnalise et d’année en année, il y a davantage de joueuses actives », indique Gijs de Jong, secrétaire général de la Fédération néerlandaise de football (KNVB). Dans la perspective des 32 équipes participantes venant du monde entier, l’idée est née de ne pas organiser cette grande fête du football tout seul, mais en collaboration avec des pays voisins : l’Allemagne et la Belgique.

Une amitié étroite entre l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas

Une Coupe du monde organisée en commun pourrait également constituer une opportunité fantastique pour les relations entre ces trois États, estime Bernhard Liemann, expert au Specialised Information Service Benelux (service d’information spécialisé Bénélux), basé à Münster, en Allemagne, et dont les activités sont axées sur les pays du Benelux que sont les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. « Si cette candidature était retenue, cela ne manquerait pas de renforcer le partenariat entre nos trois pays », déclare Liemann à propos de la candidature de ces trois États de l’UE, déjà étroitement liés.

Les Pays-Bas, la Belgique et, en particulier, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land allemand le plus peuplé, entretiennent de bonnes relations qui se sont développées au fil du temps. « Il n’y a pas besoin de construire quoi que ce soit, car le bon voisinage, c’est ici une pratique vécue sur le long terme », affirme Liemann. « Les trois pays sont des États fondateurs de l’UE qui coopèrent étroitement et en toute confiance depuis des décennies. Et ce, non seulement au niveau national, mais aussi au niveau régional et communal. »

Du point de vue des relations de voisinage entre l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, l’expert du Bénélux Liemann estime qu’il serait important que cette candidature européenne commune soit couronnée de succès. En effet, malgré les relations détendues et sans formalités qu’entretiennent ces pays, le risque pour leur bon voisinage réside dans le fait que c’est une « évidence pour tout le monde » : c’est là le piège. « Nous vivons apparemment si naturellement en bons voisins, les uns à côté des autres. Mais si l’on se contente de croiser les bras, on risque d’affaiblir de bonnes relations de voisinage. » Pour entretenir de bonnes relations entre États voisins, tant sur le plan étatique que sur le plan humain, la candidature commune est « un excellent moyen ».

Une Coupe du monde durable en circuit court

Dans leur candidature, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas misent sur une Coupe du monde en circuit court. Pour des raisons tant économiques qu’écologiques, les lieux où auront lieu les compétitions doivent être assez proches les uns des autres. Ainsi, en Allemagne, il est prévu de présenter uniquement des villes du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, limitrophe des Pays-Bas et de la Belgique : Dortmund, Düsseldorf, Duisbourg et Cologne. « Les spectatrices et spectateurs venant de ces villes peuvent se rendre plus rapidement à Amsterdam, aux Pays-Bas, et à Bruxelles, en Belgique, qu’en allant à Berlin ou à Munich », explique Liemann. « Ainsi, cela peut être une Coupe du monde en circuit court, qui permettrait aux visiteuses et visiteurs de découvrir trois pays totalement différents. »

Video Trois nations, un objectif : candidature à la Coupe du monde 2027 K.N.V.B. (Fédération royale néerlandaise de football) Lire la vidéo

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Voici ce que dit Pascale van Damme, présidente de la Fédération belge de football (RBFA), à propos de cette approche commune : « Nos gouvernements et fédérations de football respectifs souhaitent non seulement organiser une Coupe du monde formidable sur le plan sportif, mais aussi une Coupe du monde qui mette l’accent sur la durabilité, la diversité, l’inclusion et l’innovation numérique. »

La FIFA décidera en 2024 de l’organisation de la Coupe du monde 2027.

Il faudra attendre 2024 pour savoir si les trois pays pourront organiser la Coupe du monde. Le 17 mai 2024, le congrès de la Fédération internationale de football (FIFA), qui se tiendra à Bangkok, capitale de la Thaïlande, décidera de l’attribution de la candidature grâce aux votes de ses 211 associations membres. Face à la candidature européenne commune, la concurrence est rude : L’Afrique du Sud, le Brésil, de même que les États-Unis et le Mexique, qui présentent conjointement leur candidature, sont encore en lice. L'Afrique du Sud et le Brésil peuvent également arguer du fait que, jusqu’à présent, ni l’Amérique du Sud ni l’Afrique n’ont organisé de Coupe du monde de football féminin. 

Ceux qui seront autorisés à organiser la Coupe du monde pourront en tout cas poser un jalon en matière d’égalité de genre : la FIFA a déjà annoncé que, pour la première fois lors du prochain tournoi, autant d’argent sera distribué aux femmes qu’aux hommes lors des championnats du monde.