L’Art contre la guerre
Thorsten Brinkmann est « Artist in Residence » à Ypres.

Le canari servait d’alarme vivante dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. Si la nouvelle arme mortelle – le gaz toxique – approchait, l’animal mourrait le premier et donnait ainsi peut-être aux soldats la possibilité d’évacuer les lieux à temps. Ces oiseaux apparaissent à nouveau dans une oeuvre de l’artiste Thorsten Brinkmann, la tête couverte par ce qui ressemble à un masque à gaz. L’oeuvre grand format et composée de plusieurs parties « Warfare Canaries » est exposée depuis juillet 2014 dans un lieu plus lié qu’aucun autre aux horreurs de la Première guerre mondiale: à Ypres, en Belgique. Il y a cent ans, les combats et la mort se concentrèrent autour de cette ville des Flandres. Aujourd’hui encore, le lieu porte les traces des événements passés et se livre – précisément en 2014, année du centenaire du début de la guerre – à un travail de mémoire engagé. Avec son exposition interactive, le musée « In Flanders Fields » permet aux visiteurs du monde entier de comprendre les événements et leurs conséquences. Dans le cadre de la nouvelle exposition permanente, Thorsten Brinkmann est le premier artiste allemand à être « Artist in Residence » au musée, où il restera jusqu’à début 2015. Par le biais de son installation, il invite à réfléchir sur la guerre et la paix. Né en 1971, Brinkmann vit et travaille à Hambourg. Ses œuvres, qu’il réalise souvent à partir d’objets du quotidien qu’il collectionne et assemble, ont été entre autres exposées au musée Andy Warhol à Pittsburgh.