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Chaque goutte d’eau compte

le projet Waterbiotech de l’UE améliore la gestion de l’eau dans différentes régions d’Afrique.

23.10.2014
© picture-alliance/one Koene - Water Supply

De plus en plus de régions du monde souffrent du manque d’eau – avec de graves conséquences pour l’environnement, l’agriculture et la santé des humains. Beaucoup d’entre elles se trouvent sur le continent africain. C‘est surtout dans les zones désertiques que l’eau est depuis toujours une ressource limitée et le changement climatique menace d’aggraver encore cette situation. Dans d’autres régions, la forte croissance démographique entraîne des difficultés. Des mesures doivent être prises de toute urgence.

L’Union européenne relève ces défis. En août 2011, elle a lancé le projet Waterbiotech souhaitant ainsi améliorer la gestion de l’eau dans différents pays africains concernés tels que le Burkina Faso et le Sénégal. Cela peut porter sur la gestion des eaux usées, l’approvisionnement en eau potable ou la diminution de la consommation. Ce programme conçu pour 30 mois et pour un montant de près d’un million d’euros s’est achevé en janvier 2014 par une conférence de clôture à Marrakech. Waterbiotech réunissait des experts de l’UE et des partenaires de Tunisie, Égypte, Algérie, Maroc, Sénégal, Ghana, Burkina Faso et Arabie Saoudite. Le directeur du projet, l’Allemand Gerhard Schories du Centre de recherche ttz de Bremer­haven, explique que le but est tout d’abord de déterminer les besoins exacts et de répertorier les techniques déjà utilisées. Les connaissances acquises devraient aussi être échangées entre les partenaires. Selon Schories « Il existe un grand savoir-faire local ». Toutefois, de telles connaissances techniques n’existent souvent pas dans les pays voisins. Là aussi Waterbiotech a ouvert de nouvelles voies.

La répartition des régions du projet s’est faite en fonction de la disponibilité de l’eau et non des ressources, souligne Schories. C’est une différence importante. Dans les zones humides aussi il peut être difficile d’approvisionner la population avec de l’eau potable en quantité suffisante – surtout si les habitations ne disposent pas d’installations sanitaires. Les eaux usées non ou mal traitées peuvent contenir de dangereux germes de maladie tels que l’agent pathogène du choléra et les propager dans les cours d’eau et les lacs. C’est une menace fréquente pour les personnes vivant dans des zones sous-développées.

L’assainissement des eaux usées par des moyens biotechnologiques représente un large potentiel – également pour l’agriculture. Les stations d’épuration végétale, par exemple, conviennent particulièrement pour les petites communes rurales comme au Ghana. Les eaux usées traitées peuvent servir à l’irrigation et les résidus en azote et en phosphore réduisent les besoins en engrais. Par contre, dans les agglomérations comme celle de Dakar, la capitale sénégalaise, on utilise déjà de grandes installations à boues activées. Gerhard Schories explique qu’il s’agit de déterminer exactement quelle technologie s’adapte le mieux à une situation donnée. Afin de faciliter ce processus de décision, des guides spécifiques et des logiciels ont été élaborés dans le cadre du projet Waterbiotech. Des projets de suivi sont prévus. Schories pense que le développement de nouveaux procédés va en outre renforcer le rôle de l’Europe en tant que site de technologie et augmenter sa compétitivité. ▪

Kurt de Swaaf