Sommet du G7 au château d’Elmau
Lors du sommet à Elmau les grands États industriels veulent trouver un accord sur des mesures concrètes concernant la protection du climat.

Elmau (dpa) – Lors du Sommet du G7, les chefs d’État et de gouvernement se sont employés à obtenir une percée dans la lutte contre le réchauffement du climat. Jusqu’au dernier moment, lundi, à Elmau en Bavière, il n’était pas sûr que l’important objectif de deux degrés figurerait bien sur la déclaration finale de la rencontre des sept grandes nations industrielles. Peu avant le Sommet, la chancelière Angela Merkel avait accru la pression sur ce thème auprès des partenaires du G7. Elle espère un élan important pour la Conférence Paris Climat des Nations Unies en décembre. L’objectif de deux degrés avait été décidé en 2009 lors de la Conférence de Copenhague. Il prévoit de contenir le réchauffement de la planète à deux degrés maximum par rapport au début de l’ère industrielle. La combustion de charbon est considérée comme la plus grande pollution. Selon Christoph Bals, directeur des politiques de l’organisation environnementale Germanwatch, le G7 s’apprête à franchir une étape importante en matière de climat. La question est de savoir « si les États du G7 vont annoncer la fin de l’ère de l’utilisation des fossiles » a-t-il déclaré à l’Agence de presse allemande DPA. « Si cela se fait, ce sera un pas immense servant à préparer un succès pour la conférence de Paris ». Le Japon représente le principal handicap : « Le Japon est un frein important ».Selon Bals, Merkel, le président français François Hollande et le président américain Barack Obama sont d’accord sur l’objectif en matière de climat.
Réduction des gaz à effet de serre
Le premier ministre du Japon Shinzo Abe a prévenu que pour le sommet il voulait annoncer une réduction de 26 pour cent des gaz à effet de serre dans son pays d’ici 2030. Les protecteurs du climat rétorquent qu’au lieu d’être de 26 pour cent, la réduction devrait se situer entre 40 et 60 pour cent. On attend avec intérêt de savoir de quelle façon et avec quels engagements concrets les participants du G7 se positionnent en ce qui concerne le fonds de cent milliards qui devrait être disponible à partir de 2020 pour financer la protection du climat. Merkel voulait obtenir une déclaration claire. Dans la perspective de la Conférence de Paris, l’Allemagne a indiqué avant le sommet du G7 qu’elle doublerait son financement de protection du climat d’ici 2020. La police a tiré des premières conclusions avant même la fin de la rencontre. Les policiers s’attendaient à un nombre de manifestants beaucoup plus important et à plus de violence. Hans-Peter Kammerer, porte-parole de la police, à déclaré lundi après midi qu’à Garmisch-Partenkirchen 300 à 500 participants étaient « clairement des autonomes enclins à la violence ». Toutefois, jusqu’alors, il n’y aurait eu « aucune perturbation notable ». Par sa présence massive, la police a fait comprendre que « toute personne qui ne manifesterait pas de manière pacifique pourrait avoir un problème par la suite ». Cette stratégie aurait fonctionné.
La Russie, quant à elle, a rejeté la critique du G7 au sujet de sa politique dans le conflit du Donbass et a appelé l’Occident à exercer davantage de pression sur l’Ukraine. Dimitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a demandé à l’Union européenne et aux Etats-Unis de se rappeler qui devait appliquer les mesures du processus de paix de l’accord de Minsk. Peskov a déclaré à l’agence Interfax que l’appel ne devrait pas s’adresser à la Russie mais à l’Ukraine. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en a appelé à l’Occident de ne pas permettre la recrudescence des combats au Donbass. Il a accusé l’Ukraine d’avoir sciemment laissé dégénérer les récents excès de violence avant le G7 en Bavière afin de fournir un prétexte à la prolongation des sanctions contre la Russie. Le gouvernement à Kiev ne s’exprimerait pas seulement de manière « agressive et militante » contre le Donbass mais refuserait aussi un dialogue et la fin du blocus économique, a critiqué Lavrov, soulignant « C’est en contradiction directe avec les accords de Minsk ». L’Union européenne et les Etats-Unis font dépendre la fin des sanctions contre la Russie de l’application du plan de paix conclu mi-février dans la capitale biélorusse Minsk.
Étroite alliance germano-américaine
Le président américain Barack Obama et la chancelière Angela Merkel, sans tenir compte des irritations dues à l’affaire NSA-BND, ont profité du sommet pour faire preuve d’une étroite alliance germano-américaine. Merkel a déclaré dimanche que les États-Unis « sont un partenaire si important que nous coopérons étroitement, car nous en avons besoin dans un intérêt réciproque, car nous le voulons et partageons des valeurs communes ». Avant le début du Sommet du G7, elle avait accueilli le président américain Barack Obama dans le village de Krün à proximité du Château d’Elmau. Obama a déclaré : « Ce matin nous fêtons l’une de plus fortes alliances que le monde ait jamais connues ».
Sommet du G7 les 7 et 8 juin 2015 au château d’Elmau