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„Einbürgerung bildet die Lebensrealität ab“

Selon la recherche, les naturalisations favorisent l’intégration, explique l’expert de l’immigration Niklas Harder.

Interview: Helen Sibum , 06.06.2023
Une famille venue d’Irak célébrant sa naturalisation
Une famille venue d’Irak célébrant sa naturalisation © picture alliance/dpa

Monsieur Harder, en 2021, l’Allemagne a naturalisé 132 000 personnes, soit 20 % de plus que l’année précédente. À quoi cela est-il dû ?
D’un côté, cela a un lien avec le Brexit : beaucoup de britanniques vivant sur le sol allemand veulent être naturalisés et le temps de traitement des demandes est long. De l’autre, certains syriens et certaines syriennes, arrivés en Allemagne en 2014/2015, peuvent déjà demander leur naturalisation. La plupart du temps, c’est la situation politique du pays d’origine qui influe sur la décision de se faire naturaliser.

Niklas Harder fait des recherches sur l’intégration et la participation politique
Niklas Harder fait des recherches sur l’intégration et la participation politique © Mehdi Bahmed/Concept Photography Berlin

La naturalisation favorise-t-elle l’intégration ?
Oui, bien que les recherches à ce sujet ne soient pas unanimes. Des études montrent pourtant que les femmes bénéficient d’une naturalisation plus rapide, ce qui augmente leurs revenus. Quoi qu’il en soit, il faut souligner que la naturalisation est le reflet de la réalité quotidienne. Si des citoyens assument des responsabilités envers en un État, entre autres en payant des impôts, l’État doit également à un moment prendre des responsabilités à leur encontre et leur offrir un statut légal sécurisé.

Une réforme du droit allemand de la nationalité est actuellement prévue. Qu’en pensez-vous ?
Selon ces plans, il serait possible de demander la nationalité allemande au bout de cinq ans, au lieu de huit actuellement. C’est un signal important. Par ailleurs, la réforme mettrait fin à une certaine injustice : Jusqu’à présent, lors de la naturalisation, l’ancienne nationalité devait être abandonnée. Il y avait en réalité de nombreuses exceptions, entre autres parce que certains États autoritaires ne permettent pas l’abandon de la nationalité. La réforme prévoit l’acceptation de la double nationalité, et cette mesure, qui va dans le sens de la non-discrimination, serait à saluer.

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Niklar Harder est codirecteur du service Intégration au sein du Centre allemand pour la Recherche sur l’Intégration et l’Immigration (DeZIM).

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