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Les jeunes donnent un nouvel élan à l’ONU

Lors de la Conférence des jeunes de l’ONU au ministère des Affaires étrangères à Berlin, des étudiants débattent de leur engagement sur des questions globales.

Klaus LüberKlaus Lüber, 19.06.2023
Les ateliers ont notamment traité des différentes modalités d’engagement.
Les ateliers ont notamment traité des différentes modalités d’engagement. © photothek/Auswärtiges Amt

Sophia Longwe, 22 ans, suit un cursus d’Études mondiales à l’université de Maastricht. Elle travaille notamment sur le sujet de la gouvernance numérique. « Beaucoup de jeunes dans le monde ne bénéficient pas d’un très bon accès à Internet. Selon moi, il n’est pas possible que notre génération, celle qui est le plus présente dans l’espace numérique, pour laquelle Internet fait partie intégrante de la vie, ne puisse souvent pas du tout y avoir accès. » Longwe a commencé à s’engager en politique pour remédier à cette situation. L’année dernière, elle s’est rendue en Éthiopie en tant que jeune observatrice de la Société allemande pour les Nations Unies (DGVN) pour représenter la jeunesse de son pays au Forum sur la gouvernance de l’Internet sous la tutelle de l’ONU. « Grâce à cette participation, j’ai pu entendre parler de la Conférence des jeunes de la DGVN et j’ai immédiatement décidé de m’y engager. »

Longwe fait partie des dix responsables d’ateliers qui lors de la Conférence des jeunes de l’ONU du 15 au 16 juin au ministère des Affaires étrangères ont veillé au fait que les jeunes participants puissent traiter en profondeur toute une série de thématiques pertinentes telles que l’immigration, les droits de l’Homme, le changement climatique et l’éducation. Elle a même travaillé au sein d’un groupe très engagé d’environ 30 étudiants venant de toute l’Allemagne sur des questions traitant de l’environnement numérique des jeunes. Un grande thématique abordée était l’IA, mais aussi des questions fondamentales sur la régulation d’Internet : Pourquoi existe-t-il des limites dans un support médiatique qui a été créé pour supprimer ces limites ? Et qui détermine où et comment ces limites sont tracées ? « Il faut que la politique internationale intègre la voix des jeunes », ajoute Paulo Glowacki, 21 ans, co-responsable d’ateliers avec Longwe et comme elle, actif au sein du Forum de la gouvernance de l’Internet. « À cet effet, le ministère des Affaires étrangères est incontournable. » Étudiant en relations internationales, il a une bonne connaissance de la structure de l’ONU. « Si on s’investit ici, le message arrive certainement aussi au niveau des Nations Unies. »

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De nombreuses modalités de participation à Berlin

Au fait, comment peut-on s’engager en tant que jeune ? Mia, 18 ans, a participé à l’atelier sur les droits de l’Homme et la liberté de penser. Même si elle ne se sent pas assez écoutée à de nombreux égards, elle trouve cela quand même difficile de trouver l’énergie pour s’engager politiquement : « Être étudiant, c’est déjà un emploi à temps plein. » Des propos similaires ont été entendus dans d'autres ateliers. Eric, 19 ans, a fait le voyage du Schleswig-Holstein jusqu’à Berlin grâce à son option renforcée de géographie et a participé à l’atelier sur l’éducation et les perspectives. Il faut aller au débat, explique-t-il, surtout lorsqu'il s'agit de défis qui ne peuvent être résolus qu’au niveau global. « Par exemple, quel avantage retirons-nous quand certains pays ont déjà atteint presque tous les ODD (objectifs de développement durable) tandis que le reste du monde ne fait pratiquement aucun progrès. » La manière dont il pourrait s'engager dans la politique reste cependant encore un peu vague pour lui. Toutefois, il a bien une certitude : L’activisme est pour lui hors de question.

Une certaine insatisfaction envers la situation actuelle couplée à une incertitude sur les mesures à prendre pour y remédier, telle était l’ambiance générale qui régnait dans beaucoup d’ateliers. Antonia Kuhn, 28 ans, responsable de la partie Paix et sécurité, ne s’en étonne pas. « Selon moi, le grand bénéfice de la Conférence des jeunes de l’ONU est d’informer les élèves et les encourager à s’engager activement dans ces sujets. » Kuhn était elle-même jeune déléguée lors de l’Assemblée générale de l’ONU en 2018 et engagée lors du Sommet des jeunes Youth 7 à Berlin, le groupe d’engagement des jeunes issus des pays du G7, en 2022. « On entend sens cesse que la génération Z serait apolitique. Mais ce n’est pas vrai. Elle a simplement investi d’autres espaces, que la politique établie n’a jusqu’à présent que peu considérés. » Selon Kuhn, l’engagement peut prendre de nombreuses formes. « Il suffit de les faire connaître davantage aux jeunes. »

Lors d’une visite de la galerie, les groupes de travail ont pu échanger entre eux.
Lors d’une visite de la galerie, les groupes de travail ont pu échanger entre eux. © photothek/Auswärtiges Amt

Poursuivre les échanges avec les jeunes

C’est la mission de Fidelis Stehle, jeune délégué pour le développement durable du Conseil fédéral de la jeunesse allemand. Son atelier s’appelle « Vivre de façon durable ». « Il y a les délégués de la jeunesse à l’Assemblée générale de l’ONU, les représentants de la jeunesse à l’UE, le Conseil de la jeunesse au ministère de la Coopération économique, les jeunes observateurs de la Convention sur les droits des femmes ou de la Conférence mondiale sur la santé, les jeunes délégués pour le développement durable », explique-t-il aux étudiants. « Tout cela, ce sont des programmes structurés et institutionnalisés auxquels vous pouvez facilement candidater. » Par ailleurs, il y a tout un panel de fédérations de jeunesse, par exemple le Major Group for Children and Youth (MGCY), un groupe d’enfants et de jeunes au niveau de l’ONU tout comme les mouvements de protestation et les initiatives citoyennes qui invitent au changement en organisant des manifestations et des pétitions au niveau local.

Antonia Kuhn a donné un bon exemple du pouvoir entre les mains des associations de jeunesse lors du dernier débat de la conférence. Selon elle, l’agenda adopté par l’ONU en 2015 pour les Jeunesse, la paix et la sécurité était en grande partie l’œuvre des associations de jeunes. « Sur ce point, il était important de ne pas concevoir la paix que comme l’absence de guerre, mais comme un processus participatif commun. C’était un grand succès pour les jeunes que cet aspect ait été pris en compte dans l’agenda. » Tobias Lindner, ministre d’État aux Affaires étrangères, lui donne raison et promet de transmettre au sein de son institution toutes les idées importantes qui ont émergé de la conférence. « La conférence ne restera pas sans conséquence. Nous allons poursuivre les échanges avec les jeunes gens. »