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La Première Guerre mondiale

La fin de la question allemande – le long chemin vers l’Occident : 1914–1918 la Première Guerre mondiale.

Heinrich August Winkler, 17.09.2018
La Première Guerre mondiale
© picture alliance / Photoshot

Ce n’est qu’en octobre 1918, alors que l’on ne pouvait plus douter de la défaite militaire de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale, qu’eut lieu un changement constitutionnel décisif : le Chancelier dépendait désormais de la confiance que lui accordait le Reichstag. Cette démocratisation devait inciter les démocraties occidentales victorieuses à dicter des conditions moins rigoureuses pour conclure la paix et prévenir une révolution venue d’en bas. Cette tentative resta sans succès. Les opposants à la démocratie avaient désormais toute latitude pour dénoncer le système parlementaire comme étant un système « occidental » et « non allemand ».

Les réformes d’octobre n’existant que sur le papier, la révolution venue d’en bas éclata en novembre 1918 ; en effet, une grande partie de l’armée n’était pas disposée à se soumettre à un pouvoir politique incarné par un gouvernement responsable devant le Parlement. Mais on ne saurait compter la révolution allemande de 1918-19 parmi les grandes révolutions classiques de l’histoire mondiale : en 1918, l’Allemagne était déjà trop « moderne » pour une transformation politique et sociale radicale, à la manière de la révolution française de 1789 ou de la révolution russe en octobre 1917. Dans un pays qui connaissait depuis un demi- siècle le droit de vote égal et général pour les hommes, on ne pouvait pas envisager la création d’une dictature révolutionnaire visant à éduquer le peuple. Seul un approfondissement de la démocratie entrait en ligne de compte. Concrètement, cela signifiait accorder le droit de vote aux femmes, démocratiser le droit de vote dans les différents Etats, cantons et communes, et imposer définitivement le principe d’un gouvernement responsable devant le Parlement.