Les réfugiés en Allemagne
La peur engendrée par la milice terroriste IS fait fuir des dizaines de milliers de Syriens et d’Irakiens. Un nombre croissant de personnes fuyant les zones en crise cherchent refuge en Allemagne.
Le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (UNHCR) parle d’une menace de « catastrophe humanitaire » à la frontière turco-syrienne. Chaque jour, des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants quittent leur région natale pour s’y réfugier. Actuellement, plus de 51 millions de personnes sont en fuite dans le monde, soit plus que jamais depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce sont surtout les régions voisines des Etats en crise qui fournissent la grande majorité de l’aide humanitaire.
Nombre de personnes partent aussi pour l’Allemagne, et ce sensiblement plus que ces dernières années. La plupart d’entre elles viennent de Syrie, de Serbie et de l’Erythrée. Officiellement, entre janvier et août 2014, 115.737 personnes arrivèrent en Allemagne depuis des régions en crise, soit 63 % de plus qu’à la même période l’année passée. Le ministère fédéral de l’Intérieur s’attend au total à 200.000 demandes d’asile cette année. Selon l’UNHCR, c’est l’Allemagne qui accueille le plus de réfugiés en Europe. L’Office fédéral des migrations et des réfugiés parle d’une « dynamique allant s‘accélérant ». Les médias décrivent aujourd’hui des camps d‘accueil débordés par les demandeurs d’asile, les communes doivent improviser, érigeant des quartiers d’urgence avec des lits de camp dans des chapiteaux, des salles de sport et des garages. Et les autorités ont toutes les peines à traiter le flot des demandes d’asile.
Une modification du droit d’asile
Le gouvernement fédéral s’attend cette année à un allègement grâce à un amendement du droit d’asile que le Bundesrat a approuvé. La Serbie, la Macédoine et la Bosnie-Herzégovine doivent être déclarés pays d’origine sûrs. Les gens venant en Allemagne depuis ces pays des Balkans ne recevront plus le statut de réfugiés. La réforme était contestée en Allemagne. Le ministère fédéral de l’Intérieur souligne que l’objectif est une réduction des demandes d’asile des ressortissants de ces pays et, ainsi, un traitement plus rapide des autres demandes. Ce compromis prévoit aussi l’amélioration des conditions de vie des demandeurs d’asile. Les organisations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International et Pro Asyl estiment que l’Allemagne doit faire plus encore : la Fédération, les Länder et les communes devraient considérer l’accueil et l’intégration des demandeurs d’asile comme une tâche sociale permanente. « Au vu des nombreux foyers de crise dans le monde, il devrait être naturel pour l’Europe d’accueillir beaucoup plus de réfugiés que ce n’était le cas jusqu’à présent », soulignait Selmin Çaliskan, la secrétaire générale d’Amnesty en Allemagne, à l’occasion de la Journée fédérale des réfugiés.
Journée des réfugiés le 26 septembre
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