« Des violations atroces du droit international humanitaire »
Des cliniques surchargées, des convois bloqués, de graves violations des droits humains : de nombreux États demandent une fin des attaques pour le Soudan.
La situation humanitaire au Soudan atteint un point culminant dramatique. Après la prise de la ville de Al-Faschir par les Forces de soutien rapide (FSR), l’approvisionnement de parties entières du pays est proche de l’effondrement. Les cliniques signalent des surcharges, l’eau et le diesel se font rares, les convois d’aide sont bloqués. Les rapports indiquant des infrastructures détruites, des chaînes d’approvisionnement interrompues et des violations massives des droits humains se multiplient dans toute la région. On parle de plus en plus souvent d’attaques à motivation ethnique, de violence systématique contre les civils ainsi que d’attaques ciblées par les FSR – des atrocités qui violent de manière très claire le droit international humanitaire.
Une déclaration commune de nombreux États
Dans une déclaration commune, le ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul ainsi que d’autres ministres des Affaires étrangères et représentants d’État d’Australie, de Belgique, du Danemark, de l’Estonie, de l’Irlande, de l’Islande, du Canada, du Luxembourg, des Pays-Bas, de la Suède, de la Slovaquie, de la Slovénie, de l’Espagne et du Royaume-Uni se montrent préoccupés concernant les rapports venant du Darfour du Nord et du Kordofan. La déclaration est en outre soutenue par la Finlande, la Lettonie, l’Autriche, la Croatie, la Pologne, la Roumanie, la Suisse, la Tchéquie et Chypre.
« Les attaques ciblées sur des civils, les meurtres de masse à motivation ethnique, la violence sexuelle liée aux conflits, la famine comme arme de guerre et l’empêchement de l’accès humanitaire sont d’abjectes violations du droit international humanitaire », peut-on lire dans la déclaration. De telles actions représenteraient, en la présence de preuves assurées, les crimes de guerre et des crimes contre l’humanité selon le droit international.
Un appel aux parties en guerre au Soudan à un cessez-le-feu immédiat
Les États signataires demandent une fin immédiate de la violence ainsi qu’une fin de l’impunité. « La protection et la justice pour le peuple soudanais ne sont pas seulement une obligation légale, mais aussi un devoir moral urgent », peut-on encore lire.
Les signataires se sont montrés particulièrement inquiets par le marque d’accès à la nourriture et aux soins médicaux dans d’autres parties du pays. Le Programme alimentaire mondiale, UNICEF et d’autres organisations d’aide humanitaire doivent obtenir des autorisations pour poursuivre leur travail qui sauve des vies.
La déclaration appelle les parties en conflit à accepter une armistice et un cessez-le-feu humanitaire de trois mois, comme cela a aussi été suggéré dans la « Déclaration Quad » des États-Unis, de l’Égypte, de l’Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis. De plus, les États alertent contre les tentatives de diviser le Soudan et soulignent leur soutien pour la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du pays.