La Berlin Art Week
La cinquième Berlin Art Week présente sur de nombreux sites de la ville les nouvelles approches d’artistes nationaux et internationaux qui abordent différentes formes d’art. Portrait de trois artistes.
Le Neuer Berliner Kunstverein consacre une exposition individuelle à Halil Altındere. Il présente son « Space Refugee-Projekt », une œuvre qui traite des craintes européennes de ce qui est considéré comme une « emprise de l’étranger » et où filtre une pointe de sarcasme : son projet propose l’alternative de l’espace comme lieu d’accueil pour les étrangers. L’exposition montre aussi un film sur l’ancien astronaute syrien Mohammed Ahmed Faris qui, en 1987, a effectué un vol spatial soviétique pour rejoindre la station Mir. L’ancien héros de l’Union soviétique et partisan du mouvement d’opposition démocratique contre Assad vit aujourd’hui à Istanbul en tant que réfugié.
Le théâtre du quartier de Kreuzberg « Hebbel am Ufer » (HAU) présente la nouvelle création de Altınderes, « Köfte Airlines », où l’on peut voir un groupe de réfugiés sur le toit d’un avion – une métaphore pour la voie pouvant conduire à la mort qu’empruntent beaucoup de réfugiés pour fuir la guerre, la pauvreté et l’absence de perspectives. L’artiste multimédia et performer turc, d’origine kurde, réalise des vidéos, des sculptures, des installations, des photographies, des performances et est actuellement très présent dans les médias allemands.
Au point de rencontre de l’art, de la science et de la technique
L’artiste Andreas Greiner, né à Aix-la-Chapelle et installé à Berlin, expose dans la Berlinische Galerie. Cette année, il est le lauréat du prix d’art qu’attribue tous les deux ans le fournisseur d’énergie berlinois GASAG. Avec ses créations, Greiner se situe au point de rencontre de l’art, de la science et de la technique. Avec ses sculptures en partie vivantes et, de ce fait, également temporelles, il montre la relation de l’homme à la nature, à l’art et à lui-même, dans la société industrielle et médiatique. Des phénomènes des sciences naturelles et humaines, de la médecine, de l’anatomie et de la musique sont au centre de son œuvre. Il filme et photographie des microorganismes tels que des algues et des bactéries, des insectes et des poulets de chair et il se meut ainsi entre les pôles de l’expérience scientifique et de la représentation artistique.
Anne Imhof vit et travaille à Francfort et à Paris ; à la Berlin Art Week elle présente au musée Hamburger Bahnhof l’exposition « ANGST II » qui, mise en scène en tant qu’opéra en trois actes, allie performances chorégraphiques, peinture, sculpture et musique. L’artiste allemande spécialiste en chorégraphie et en multimédias associe souvent l’art chorégraphique et la musique qu’elle compose elle-même. L’année dernière, elle a obtenu à Berlin le prix de la Nationalgalerie pour jeunes artistes. Après avoir étudié le piano, elle a fait des études de communication visuelle à l’école supérieure de design d’Offenbach puis elle a fréquenté la Städelschule, école des beaux-arts, de Francfort en tant qu’élève de Judith Hopf.
Berlin Art Week du 13 au 18 septembre 2016
