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« Chinafrika. under construction »

Un projet d’art et de recherches éclaire les relations croissantes entre la Chine et l’Afrique.

28.08.2017
Chinafrika
© Daniel Kötter/Galerie für Zeitgenössische Kunst Leipzig

Allemagne. « On comprend souvent la globalisation comme une relation commerciale, un pouvoir politique et des relations culturelles surtout entre l’Ouest et le Sud global », peut-on lire dans le programme de l’exposition. Mais ces relations évoluent depuis que la Chine extrait des matières premières tout en investissant sur le continent africain. Le projet d’art et de recherches « Chinafrika. under construction », initié par le commissaire Jochen Becker à Leipzig, explore les relations croissantes entre la Chine et l’Afrique.

Quelles sont les liens entre la Chine et l’Afrique ?

Depuis le début du XXIe siècle au plus tard, le gouvernement chinois a pour stratégie d’exploiter des ressources sur toute la planète afin que son industrie produise des produits bon marché pour le marché mondial. La production de téléphones portables joue ici un rôle central. Dans la Copperbelt en Zambie et au Congo, la Chine extrait des minéraux pour les usines du delta de la Pearl River. Les négociants africains y ont découvert une opportunité d’affaires. Ils réunissent un petit capital, s’envolent pour Guangzhou, achètent 32 kilos de téléphones portables qu’ils ramènent dans leurs bagages en franchise, les vendent sur les marchés de leurs pays d’origine et font tellement de bénéfices qu’ils peuvent ramener des caisses et des conteneurs entiers lors de leurs prochains voyages. Ces échanges de marchandises ont créé des relations étroites entre la Chine et l’Afrique. Près de deux millions de Chinois vivent déjà en Afrique, entre 100.000 et 500.000 Africains séjournent en Chine.

Que montre l’exposition ?

Le commissaire Jochen Becker et le réalisateur et metteur en scène Daniel Kötter font depuis 2013 des recherches sur l’impact culturel des relations politiques et économiques entre la Chine et le continent africain. Comment un processus global se manifeste-t-il dans les lieux où différentes cultures entrent en contact ? Comment les perspectives évoluent-elles avec les nouvelles relations et orientations internationales ? Comment les objets et les images de la culture « étrangère » s’intègrent-ils au quotidien ? Le résultat de ces recherches est une exposition fascinante dans la Galerie für Zeitgenössische Kunst à Leipzig (Galerie d’art contemporain) qui, outre le travail d’artistes, de cinéastes et de photographes internationaux, présente également les positions des « Chinafrika Working Groups ». Dans le cadre du projet, ceux-ci se sont créés dans trois villes africaines, Lagos, Johannesburg et Lubumbashi, et dans la ville chinoise de Guangzhou afin de réaliser des recherches et des œuvres d’art sur place et de lancer un débat local sur ces questions (jusqu’au 8 octobre 2017).

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