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« Beaucoup donnent un tournant positif à leur vie »

Sandra Vermuijten dirige des centres de conseil au Nigeria. Les centres soutiennent des personnes qui rentrent au pays et celles qui souhaitent travailler en Europe.

Autorin Ana Maria MärzAna Maria März, 17.04.2024
Deux personnes dans un bureau au Nigeria traitent des demandes
Des employés du centre de conseil de Lagos traitent les demandes de subvention. © picture alliance/dpa

Travailler ou suivre une formation professionnelle en Allemagne ? Ou encore, suivre des séances de formation au Nigeria ? Les Centres pour la Migration et le Développement (ZME) vous aideront à répondre à ces questions. Nous nous sommes entretenus avec Sandra Vermuijten, la directrice des centres au Nigeria.

Madame Vermuijten, quelle est la mission des ZME au Nigeria ? 

Les ZME reposent sur le programme « Migration pour le développement » qui a été mis en œuvre dans différents pays entre 2017 et 2023. Jusqu’ici, nous assistons les personnes revenant d’Allemagne à se réintégrer dans le marché du travail nigérian, et offrons à la population locale des possibilités de trouver un emploi ou de créer une entreprise au Nigeria. Par ailleurs, nous conseillons les personnes qui souhaitent effectuer une migration régulière vers l’Allemagne, l’Europe ou d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Depuis le lancement des ZME en 2023, nous nous focalisons encore plus sur cet aspect.

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Combien de centres de conseil existe-t-il au Nigeria ?

Les premiers centres germano-nigérians pour l’emploi, la migration et la réintégration (NGC) ont été créés à Lagos, Benin City et Abuja. Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère nigérian du Travail et son centre de ressources pour les migrants (MRC). Lagos compte plus de 20 millions d’habitants. Nous y avons donc ouvert un deuxième bureau d’accueil du MRC. À Benin City, nous sommes aujourd’hui également présents à deux endroits. Et à Abuja, 20 000 personnes au total ont été conseillées en 2021 et 2022. Plus de 60 pour cent d’entre elles vivent à Nyanya, à la frontière entre Abuja et l’État de Nassarawa. Soutenu par les NGC, le MRC a ouvert là-bas un autre centre en février 2024. Nous souhaitons créer un réseau plus solide d’organisations publiques, privées et issues de la société civile en vue de rapprocher l’information des gens. Nous aimerions qu’il y ait un bureau de migration dans chaque État fédéral nigérian, qui travaille en collaboration avec les autorités étatiques et locales.

Sandra Vermuijten
Sandra Vermuijten dirige les centres de conseil germano-nigérians. © GIZ

Comment le centre de Nyanya est-il accueilli jusqu’à présent ?

Déjà avant son ouverture, les gens faisaient la queue dès qu’ils y voyaient du personnel. Depuis qu’il a ouvert, des centaines de jeunes ont déjà eu recours aux services de conseil. Mais toutes nos prestations ne sont pas assurées dans les centres, qui sont des lieux de premier recours. Pour les séances de formation et les formations continues, nous orientons notre clientèle vers d’autres organisations.

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Quelles sont les séances de formation proposées ?

Nous offrons des formations continues qui sont demandées sur le marché du travail nigérian, mais qui sont également pertinentes pour d’autres régions. Citons, entre autres, les compétences numériques, par exemple dans les domaines de la cybersécurité, de la création de modèles numériques, du design graphique, mais aussi de l’administration système et des applications bureautiques courantes. Nous proposons également des séances de formation dans les domaines des énergies renouvelables, du bâtiment, de la mécanique automobile ou de la restauration. Une large palette d’offres est requise, sinon les gens choisissent quelque chose qu’ils ne veulent pas vraiment ou qui ne leur convient pas. Nous essayons de chercher des solutions individuelles, et nous y parvenons : entre 60 et 70 pour cent de nos clientes et clients parviennent à augmenter leurs revenus de manière significative.

Olaf Scholz avec des Nigérianes et des Nigérians
Le chancelier Olaf Scholz lors d’une visite au centre de conseil à Lagos © picture alliance/dpa

Quelles sont les perspectives des Nigérianes et Nigérians qui émigrent en Allemagne ?

Tout dépend de leurs connaissances linguistiques et de leur bagage éducatif. Celui qui n’a que de faibles connaissances en allemand trouvera plutôt un emploi dans le secteur informatique et éventuellement aussi dans l’industrie du bâtiment ou de l’hôtellerie. Grâce à la nouvelle loi sur l’immigration des travailleurs qualifiés, il y a désormais plus de possibilités de suivre une formation en Allemagne et d’y apprendre la langue. Je pense que le processus de migration est devenu plus flexible. La migration se transforme.

Quels avantages les centres présentent-ils pour le Nigeria et l’Allemagne ?

Il y a beaucoup de travailleuses et travailleurs migrants nigérians à travers le monde, malheureusement certains sont exploités et victimes des passeurs. Cela a conduit à mettre davantage l’accent sur la migration et les droits des travailleurs migrants. Au cours des cinq dernières années, la politique migratoire au Nigeria a gagné en importance. Non seulement les centres de conseil jouent un plus grand rôle, mais les structures au niveau de l’État sont également plus axées sur l’offre de services en matière d’emploi et de migration. Pour ce qui est de l’Allemagne, je pense que les centres contribuent à un développement économique durable, il y a un besoin urgent de personnel qualifié. La migration est un thème très débattu, autour duquel circulent de nombreux mythes qu’il convient de briser. Je pense que la discussion sur l’immigration de main-d’œuvre qualifiée est très positive, elle profite aux deux parties.

De quels clients vous souvenez-vous plus particulièrement ?

Nous avons une chaîne YouTube qui retrace des histoires à succès. Citons, par exemple, l’histoire d’un scientifique spécialisé dans les données qui a suivi des séances de formation par notre intermédiaire. Aujourd’hui, il apprend l’allemand et a déjà commencé à travailler à distance pour une entreprise allemande. Un autre client est aveugle, il a fait des études dans le domaine du social, mais n’a pas trouvé d’emploi. Il s’est informé sur les bourses d’études pour l’Allemagne. Nous lui avons fourni toutes les informations dont il avait besoin. Mais c’est tout de même lui qui a rempli les formulaires, qui a écrit les candidatures et fait la demande de visa, comme tous les autres clientes et clients. Maintenant, il commence des études de master en Allemagne. Beaucoup de femmes qui sont rentrées au pays se sont lancées dans le secteur de la mode et ont créé leur propre entreprise. C’était merveilleux de voir autant de personnes donner un tournant positif à leur vie.

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Le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) finance dans certains pays des Centres pour la Migration et le Développement (ZME). Ces derniers sont gérés par l’agence allemande de coopération internationale pour le développement (GIZ) pour le compte du BMZ. Au Nigeria, des centres de conseil existent dans plusieurs endroits. Sous la direction de la Belge Sandra Vermuijten, ces centres travaillent en étroite collaboration avec le ministère du Travail du pays.