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Le défi de la reconstruction à l’Est

Le processus de la réunification allemande n’a aucun précédent historique et représente un accomplissement qui ne saurait être achevé en quelques années.

28.09.2017
Görlitz
© dpa

Après la disparition de la RDA, on s’aperçut que sa productivité moyenne ne représentait qu’un tiers de celle de la République fédérale si bien que la « Treuhandanstalt », chargée de privatiser les entreprises nationalisées, enregistrait à la fin du processus un déficit de 230 milliards de deutschemarks au lieu des 600 milliards de marks de bénéfices attendus (environ 300 milliards d’euros). L’espoir de financer les investissements nécessaires dans l’infrastructure des nouveaux Länder avec les revenus de la privatisation de la « propriété du peuple » s’était avéré trompeur.

Les coûts de l’unité allemande évoluèrent de manière beaucoup plus dynamique que les estimations les plus pessimistes ne le laissaient prévoir. La population de l’Est dut supporter la charge sociale de la réunification, la population de l’Ouest en porter le poids financier. Ainsi, après « l’annus mirabilis » que fut 1989–1990, un processus de convergence plus lucide, aux perspectives à long terme, se mit en place. Cela occulta parfois les succès de la reconstruction à l’Est qui apparaissaient progressivement.

On compte parmi les résultats spectaculaires de la reconstruction à l’Est l’assainissement des quartiers d’habitation qui se dégradaient continuellement à l’époque de la RDA, et pas seulement dans des villes comme Dresde, Leipzig, Chemnitz ou Halle. D’autres résultats tangibles : l’infrastructure des télécommunications des nouveaux Länder qui compte aujourd’hui parmi les plus modernes d’Europe, la création d’un paysage universitaire compétitif ainsi que le leadership mondial des entreprises de technologies solaires et environnementales qui se sont installées dans l’est du pays. D’immenses progrès ont également été réalisés dans l’infrastructure, la protection de la nature et de l’environnent, le développement du tourisme et la sauvegarde des biens culturels.

Mais, d’un autre côté, on assista à une migration – qui a ralenti aujourd’hui par rapport aux premières années de la réunification – des jeunes habitants de l’Est vers l’Ouest qui provoqua une baisse et un vieillissement de la population dans les nouveaux Länder. Cette émigration de la population de l’Est concorde avec les transferts en provenance de l’Ouest qui, jusqu’en 2009, s’élevaient à un total estimé à 1,6 billion d’euros nets (déduction faite des prestations en provenance de l’Allemagne de l’Est). Les efforts entrepris pour la reconstruction à l’Est sont un exemple de solidarité nationale auquel on ne s’attendait guère dans une ambiance politique marquée par le discours post-national. Malgré tous les progrès accomplis, le rapprochement des niveaux de vie à l’Est et à l’Ouest reste prioritaire pour parachever l’unité intérieure. Le rapport annuel du gouvernement fédéral sur l’unité allemande dresse régulièrement un tableau de l’évolution dans les différents domaines.

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