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Nouveau gouvernement fédéral : un changement politique résolu

Durant ses 100 premiers jours, le nouveau gouvernement fédéral allemand a déjà posé de nombreux jalons et renforcé les partenariats internationaux de l’Allemagne. 

Johannes_GöbelJohannes Göbel, 10.08.2025
Le chancelier allemand Friedrich Merz (au centre) avec les membres de son cabinet
Le chancelier allemand Friedrich Merz (au centre) avec les membres de son cabinet © picture alliance / photothek.de

« Nous vivons dans une époque de réorganisation fondamentale du monde. L’une des grandes missions du gouvernement fédéral allemand est de contribuer à façonner ce monde dans notre intérêt. » : c’est ce qu’a récemment souligné, dans une interview, le chancelier allemand Friedrich Merz. La coalition gouvernementale – composée de la CDU/CSU et du SPD – a indiqué, au cours de ses 100 premiers jours au pouvoir, quelles étaient les orientations prioritaires. 

Un partenaire dans le monde 

Dès sa première déclaration gouvernementale, le chancelier Merz a fait de la politique étrangère une priorité. Il est important, selon lui, « d’envoyer dès l’entrée au gouvernement le signal suivant : l’Allemagne est de nouveau prête à représenter un partenaire fort ». Cette détermination se reflète également dans les voyages à l’étranger entrepris par la suite par le chancelier et les nouveaux membres du cabinet. C’est à Paris que tant Merz que le ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul ont effectué leur premier voyage après leur entrée en fonction : les relations franco-allemandes en tant que « moteur » de l’Union européenne ont pris un nouvel élan.  

Le ministre allemand des Affaires étrangères Wadephul (à gauche) avec son homologue français Barrot
Le ministre allemand des Affaires étrangères Wadephul (à gauche) avec son homologue français Barrot © picture alliance / abaca

Un autre objectif majeur commun, d’après Merz, est de faire tout ce qui est en notre pouvoir, « en collaboration étroite avec nos alliés européens », pour garantir la paix en Europe. Sous le gouvernement Merz, le soutien à l’Ukraine, attaquée par la Russie au mépris du droit international, a été réaffirmé et un accord a été trouvé au niveau des États membres de l’UE sur de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie. Dans le conflit à Gaza, le gouvernement allemand s’engage en faveur d’une paix durable et de la protection de la population civile. Dans le cadre d’une initiative commune avec la Jordanie, un pont aérien d’aide humanitaire a été mis en place vers la bande de Gaza. Le ministre allemand des Affaires étrangères souligne l’amitié de l’Allemagne envers Israël, tout en insistant, au regard de la situation dans la bande de Gaza, sur ce fait : « L’Allemagne reste prête à apporter tout son soutien pour soulager les souffrances. » 

La Défense au centre des préoccupations 

Compte tenu de la menace que représente la Russie et de la multiplication des crises et des conflits internationaux, la capacité de défense de l’Allemagne gagne aussi en importance. Le nouveau gouvernement fédéral allemand poursuit une orientation ambitieuse : le chancelier Merz a annoncé au Bundestag son intention de faire de la Bundeswehr l’armée la plus puissante d’Europe. L’Allemagne accorde de même une importance capitale aux investissements dans la technologie et l’innovation. C’est ainsi que, lors de la visite de son homologue américain Pete Hegseth en juillet 2025, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius avait manifesté son intérêt pour le système d’armement Typhon : ce dernier permettrait de renforcer encore les capacités de défense et de dissuasion de l’Allemagne et de l’Europe. Pour le gouvernement allemand, c’est par ailleurs dans le domaine militaire que le partenariat international revêt une importance cruciale. Lors du sommet de l’OTAN de juin 2025 à La Haye, l’Allemagne et les 31 autres partenaires de l’OTAN ont convenu d’augmenter les dépenses de défense à cinq pour cent du produit intérieur brut. 

Facteur économique : production de batteries pour voitures électriques en Saxe
Facteur économique : production de batteries pour voitures électriques en Saxe © picture alliance / imageBROKER

Modernisation avec des investissements records 

Le gouvernement allemand a opté pour des investissements ciblés et exceptionnels, qui ne concernent pas uniquement la Défense. Un fonds spécial de 500 millions d’euros permet de mener une offensive de modernisation sans précédent dans les domaines de l’économie et des infrastructures. Un programme fiscal d’investissement immédiat, entré en vigueur en juillet, devrait permettre de relancer l’économie et de préserver les emplois. Grâce à ce programme, les entreprises peuvent, par exemple, amortir fiscalement jusqu’à 30 pour cent par an pour les investissements en équipements. Les budgets fédéraux pour 2025 et 2026 prévoient des investissements records : ils portent principalement sur la modernisation des infrastructures de transport, l’éducation et l’accompagnement, la construction de nouveaux logements, la modernisation des hôpitaux, la numérisation, la protection du climat ainsi que la sécurité intérieure et extérieure. La modernisation de l’État passe en outre par une administration efficace et la suppression des obstacles bureaucratiques. Pour ce faire, un nouveau comité de secrétaires d’État chargé de la « modernisation de l’État et de la réduction de la bureaucratie » a été mis en place. Les coûts bureaucratiques pour l’économie doivent être fortement réduits et les charges pour les entreprises, les citoyennes et citoyens, ainsi que l’administration doivent continuer à baisser.  

Un pays d’immigration attractif 

Concernant la politique migratoire, le nouveau gouvernement fédéral allemand mise également sur le changement – en améliorant l’ordre et la régulation ainsi qu’en redoublant d’efforts sur le plan de l’intégration. À titre d’exemple, le ministre allemand de l’Intérieur Alexander Dobrindt poursuit, avec ses homologues européens, la lutte contre le trafic d’êtres humains et, en particulier, le renvoi systématique des demandeurs d’asile refusés et des personnes sans droit de séjour en Allemagne, mais aussi le renforcement des frontières extérieures de l’UE. Dans le même temps, le chancelier allemand Merz met en avant le fait que « l’Allemagne est un pays d’immigration ». Le nouvel « Agenda High-Tech » du ministère allemand de la Recherche, de la Technologie et de l’Espace contribue également à son attractivité. D’ici 2029, environ 18 milliards d’euros seront investis dans ce programme, qui se concentre notamment sur les applications sûres et durables de l’intelligence artificielle, le système de navigation le plus précis au monde et des thérapies innovantes pour des maladies jusqu’à présent incurables.