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Au service de la sécurité et des droits de l’homme

Le « Programme policier pour l’Afrique » aide les pays africains à mettre en place des structures policières et à les consolider.

19.04.2016

C’est grâce au puits qu’Abdoulaye Zono constate que la confiance augmente peu à peu. Ce puits appartient à un poste de police de Niamey, la capitale du Niger, et les habitants y vont régulièrement pour puiser de l’eau. Maintenant, ils y restent souvent plus longtemps et bavardent avec les policiers. Ils racontent quand on leur a volé du bétail ou quand ils ont observé d’autres choses qui les inquiètent sur le plan de leur sécurité. « Les gens réalisent que la police est là pour nous, pour nous aider », dit Abdoulaye Zono. Un franc succès, si petit soit-il, pour son travail en tant que gestionnaire de projet de la Société allemande de coopération internationale (GIZ) et pour le travail de son équipe à Niamey.

Depuis 2008, la GIZ met en œuvre, pour le compte du ministère des Affaires ­étrangères, le « Programme policier pour l’Afrique » dans huit pays. Y participent, outre le Niger, le Nigeria, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Tchad, la Mauritanie et le Soudan du Sud. S’y ajoute la coopération avec les volets policiers de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’UA (Union africaine) et des secrétariats de l’East African Standby Force (EASFSEC).

Dans les États post-conflictuels fragiles de l’Afrique subsaharienne et dans le Sahel, des structures policières sont prudemment mises en place et consolidées, les ­administrations équipées sur les plans technique et matériel et les policiers entraînés en vue de leur mission concrète. Ceci se fait en collaboration étroite, tant avec les autorités nationales qu’avec les ­donateurs européens et les partenaires de l’Union africaine. C’est un processus délicat qui exige la patience et la confiance des deux côtés, mais qui porte déjà ses premiers fruits, dit Abdoulaye Zono. « Une ­situation juridique sûre pour les habitants d’un pays est une condition sine qua non pour qu’il puisse y avoir un développement social et économique », souligne la chef de projet de la GIZ, Sabine Wenz.

Les mesures prises peuvent varier sensiblement d’un pays à l’autre. Tantôt il s’agit d’ériger une base de données nationale ­permettant à la police d’avoir accès à son personnel, tantôt ce sont des mâts d’émission ou des stages en préservation des indices et des traces qui sont requis. Ailleurs, on construit de nouveaux postes de police en prévoyant une pièce protégée pour que les victimes de violence sexuelle puissent y faire leur déposition. Au cours de la formation des policiers, la GIZ aborde souvent le thème des droits de l’homme, en le considérant sous différents angles. « C’est agréable de voir que les institutions partenaires collaborent, qu’au fil des ans, elles ont contracté des obligations et qu’elles mettent les ­réformes en pratique », dit Sabine Wenz.

Pour le Nigérien Abdoulaye Zono, la proximité au citoyen est un aspect primordial. Trois postes frontières ont été mis en place à des points stratégiques. C’est là que non seulement on patrouille régulièrement, mais qu’on organise des ateliers policiers auxquels sont invités les chefs de village des environs et des conseillers : « Depuis, la population rurale de ces zones frontalières a retrouvé le calme et repris confiance. » ▪