Aller au contenu principal

Des investissements dans l’égalité mondiale en termes de vaccins

Au Rwanda, l’entreprise allemande de biotechnologie Biontech construit la première usine commerciale de vaccins d’Afrique.

Bettina Rühl, 02.05.2024
Uğur Şahin et Özlem Türeci, fondateurs de Biontech
Uğur Şahin et Özlem Türeci, fondateurs de Biontech © dpa

Ils vivent le réseautage international : nous vous invitons à découvrir des personnes et des entreprises qui assurent des partenariats avec l’Allemagne dans le monde entier. Car ce n’est qu’ensemble que nous pourrons relever les défis mondiaux. 

Dieses YouTube-Video kann in einem neuen Tab abgespielt werden

YouTube öffnen

Contenu tiers

Nous utilisons YouTube pour intégrer un contenu qui collectera possiblement des données sur vos activités. Merci de vérifier les détails et d’accepter le service afin de pouvoir afficher ce contenu.

Ouvrir le formulaire de consentement

Piwik is not available or is blocked. Please check your adblocker settings.

L’ouverture d’un site d’entreprise a rarement attiré autant de personnalités politiques internationales que les débuts de l’entreprise allemande Biontech à Kigali, la capitale rwandaise. En décembre 2023, outre Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, le président rwandais, Paul Kagame, et d’autres chefs d’État et de gouvernement africains étaient présents. Depuis, la construction se poursuit, une fabrique de vaccins terminée devrait se dresser ici fin 2024. 

Des politiciennes et politiciens internationaux lors de l’inauguration des « Biontainer »
Des politiciennes et politiciens internationaux lors de l’inauguration des « Biontainer » © dpa

Et pas seulement : « Nous voulons construire tout un écosystème pour les vaccins en Afrique », a déclaré Uğur Şahin, cofondateur de l’entreprise allemande de biotechnologie Biontech, lors de l’ouverture. La pandémie de coronavirus a fait prendre conscience, avec une dureté mortelle, qu’un tel « écosystème » manquait cruellement sur le continent du sud, voisin de l’Europe. 

Nous voulons construire tout un écosystème pour les vaccins en Afrique. 
Uğur Şahin, cofondateur de Biontech

Depuis la pandémie, Biontech est un nom connu pas seulement des initiés du secteur : l’entreprise jusqu’alors relativement petite, orientée sur la recherche, originaire de Mayence, a développé, avec l’entreprise pharmaceutique américaine Pfizer, un vaccin à ARNm hautement efficace contre le coronavirus SARS-COV-2. 

Dieses YouTube-Video kann in einem neuen Tab abgespielt werden

YouTube öffnen

Contenu tiers

Nous utilisons YouTube pour intégrer un contenu qui collectera possiblement des données sur vos activités. Merci de vérifier les détails et d’accepter le service afin de pouvoir afficher ce contenu.

Ouvrir le formulaire de consentement

Piwik is not available or is blocked. Please check your adblocker settings.

Distribuer les vaccins de manière juste

D’autres entreprises ont aussi mis des vaccins sur le marché, mais les capacités de production de ces quelques entreprises sont restées bien inférieures à l’énorme besoin international. En Afrique, en Asie et en Amérique latine, les critiques se sont multipliées à l’encontre de la répartition inéquitable, à l’échelle mondiale, des vaccins qui sauvent des vies, et des personnalités politiques européennes se sont également engagées en faveur d’une équité mondiale en matière de vaccination. Les fondateurs de Biontech, Uğur Şahin et Özlem Türeci, tout comme d’autres entreprises pharmaceutiques, ont rejeté l’abolition des brevets, souvent réclamée : le transfert de la technologie nécessaire à la production est tellement long qu’il n’aurait de toute façon pas été utile dans la lutte contre le Covid-19. De plus, la recherche pharmaceutique prend tellement de temps et coûte tellement cher que l’abolition des brevets découragerait les entreprises de consacrer encore de l’énergie à la recherche de nouveaux médicaments à l’avenir. Au lieu de cela, Şahin a promis que Biontech construirait une chaîne de production africaine avec les gouvernements africains et des spécialistes. 

Biontech fait de la recherche sur des vaccins contre des agents pathogènes très dangereux.
Biontech fait de la recherche sur des vaccins contre des agents pathogènes très dangereux. © dpa

Des vaccins également contre le paludisme, le VIH et la tuberculose

L’entreprise allemande commence maintenant à tenir sa promesse au Rwanda. Biontech investit 150 millions d’euros dans sa première installation de production sur le continent africain, une fois terminée, 100 travailleurs qualifiés y travailleront. Le vaccin contre le coronavirus n’est plus depuis longtemps la priorité de la production, contrairement aux vaccins contre d’autres maladies qui touchent en partie le continent africain beaucoup plus durement que l’Europe. paludisme, Mpox (anciennement « variole du singe »), tuberculose, VIH. La base de tous ces vaccins est la technologie ARNm, mondialement connue depuis la pandémie de coronavirus. Le paludisme, la tuberculose et le HIV sont très répandus en Afrique et causent chaque année plus de deux millions de décès, dont beaucoup d’enfants.

Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, avec Uğur Şahin, fondateur de Biontech
Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, avec Uğur Şahin, fondateur de Biontech © dpa

Comment les vaccins sont fabriqués au Rwanda

Pour la construction de son « écosystème du vaccin », Biontech a conçu une technique de fabrication modulaire. La fabrique à Kigali sera composée de deux unités de production mobiles que l’entreprise appelle « Biontainer ». Dans ces containers se trouve la « salle blanche » verrouillée hermétiquement : le lieu où est fabriqué le vaccin. Le remplissage dans de petits flacons de verre de six doses pour l’utilisation dans les cabinets médicaux et les centres de vaccination aura lieu en dehors des containers, dans des fabriques locales. Le premier « Biontainer » a été installé dès décembre 2023 dans le hall de production.

Le président rwandais Paul Kagame lors de l’inauguration
Le président rwandais Paul Kagame lors de l’inauguration © dpa

D’autres usines en Afrique

Biontech souhaite débuter la production en 2025. La quantité produite dépend du vaccin. Pour un produit qui ressemble au vaccin contre la Covid-19 de Pfizer-Biontech, 50 millions de doses pourraient être produites par an, affirme Şahin. L’installation à Kigali est à la fois un jalon et un pilote : dès qu’elle fonctionnera correctement, Biontech souhaite construire d’autres fabriques sur le continent africain qui auront potentiellement des capacités commerciales encore plus élevées.

L’« écosystème » complet comprend aussi des études cliniques sur le continent africain, comme le souligne Şahin. Des essais cliniques sont déjà en cours en Afrique du Sud et aux États-Unis pour des candidats vaccins contre la tuberculose et le paludisme. Avant la fin de l’année 2024, Biontech souhaite réaliser des essais cliniques sur le continent africain pour des vaccins candidats contre le paludisme, la tuberculose et le VIH. 

A. Baerbock, la ministre des Affaires étrangères, lors de l’inauguration des « „Biontainer »
A. Baerbock, la ministre des Affaires étrangères, lors de l’inauguration des « „Biontainer » © dpa

Comment l’Allemagne soutient la production

L’Allemagne soutient la mise en place de la production de vaccins au Rwanda avec près de 36 millions d’euros pour la formation des spécialistes nécessaires et le renforcement de l’autorité de régulation compétente. Des fonds supplémentaires seront consacrés au renforcement des capacités dans d’autres pays africains. À l’occasion de ces développements, le président rwandais Paul Kagame a parlé en décembre 2023 d’une « démocratisation » internationale de la production de vaccins.