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İlker Çatak : un réalisateur critique envers la société et qui pourrait décrocher un Oscar

« La Salle des profs » (titre original : « Das Lehrerzimmer ») est la contribution de l’Allemagne aux Oscars 2024. Le réalisateur İlker Çatak y voit aussi « le succès d’une histoire de migrants ». 

06.03.2024
Regisseur İlker Çatak
Regisseur İlker Çatak © picture alliance / dpa

İlker Çatak avait déjà décroché un Oscar étudiant ; près de dix ans plus tard, le réalisateur, qui a grandi en Allemagne et en Turquie, concourt désormais pour l’Oscar étranger avec son drame social « La Salle des profs ». Ce film portant sur un conflit qui dégénère dans une école a déjà été récompensé à plusieurs reprises, entre autres par le Prix du cinéma allemand (Deutscher Filmpreis). « La Salle des profs » est aujourd’hui en compétition avec quatre autres films dans la catégorie « Film international » des Oscars, catégorie dans laquelle le film allemand anti-guerre « À l’Ouest, rien de nouveau » (titre original : « Im Westen nichts Neues ») avait remporté, en 2023, le trophée le plus convoité du monde.

Prix du film allemand pour « La Salle des profs » (titre original : « Das Lehrerzimmer »)
Prix du film allemand pour « La Salle des profs » (titre original : « Das Lehrerzimmer ») © picture alliance / dpa

« La Salle des profs » d’İlker Çatak contre « Perfect Days » de Wim Wenders

Au cœur de cette contribution allemande aux Oscars se trouve une jeune enseignante, interprétée par l’actrice Leonie Benesch, qui veut élucider une série de vols dans son école et décide pour ce faire de laisser tourner secrètement une caméra dans la salle des professeurs. German Films, la représentation du cinéma allemand à l’étranger, a tout d’abord sélectionné ce drame en août 2023 parmi les concurrents allemands. « En choisissant ‹ La Salle des profs ›, le jury nomme un film de cinéma très actuel, universel et qui est incontournable », a déclaré German Films. « İlker Çatak prend le microcosme de l’école comme scène des processus d’érosion sociale à l’ère post-factuelle. » 

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Son œuvre a également convaincu l’Académie du cinéma de Los Angeles, qui a nominé en janvier 2024 « La Salle des profs » pour un Oscar dans la catégorie « meilleur film étranger », aux côtés de quatre autres films. Parmi les concurrents figure par ailleurs la contribution japonaise « Perfect Days » du réalisateur allemand Wim Wenders. Le film relate l’histoire d’un employé des toilettes publiques, à Tokyo, qui semble se satisfaire de mener une vie simple.

Jusqu’à présent, seules quatre productions allemandes ont décroché le prix du meilleur film étranger. Avant « À l’Ouest, rien de nouveau » primé en 2023, Florian Henckel von Donnersmarck y était aussi parvenu avec à son drame sur la Stasi « La Vie des autres » (titre original : « Das Leben der Anderen ») en 2007. En 1980, l’adaptation cinématographique du roman « Le Tambour » (titre original : « Die Blechtrommel ») de Volker Schlöndorff avait obtenu l’Oscar du meilleur film étranger ; en 2003, il en était de même pour « Nulle part en Afrique » (titre original : « Nirgendwo in Afrika »), de Caroline Link.

Dans son film, le réalisateur Çatak se base notamment sur des expériences autobiographiques.

« Le succès de ce film est aussi le succès d’une histoire de migrants », a déclaré le réalisateur Çatak au site « Zeit online », après sa nomination aux Oscars. Il précise qu’il y a beaucoup de moments autobiographiques dans le film. Il a été à l’école à Istanbul avec son co-auteur Johannes Duncker et, au début du film, il y a une scène qu’ils ont effectivement eux-mêmes vécue, ajoute-t-il. Né en 1984 à Berlin, Çatak a passé son baccalauréat à Istanbul et a ensuite étudié le film et la réalisation à Berlin. Par la suite, il a obtenu un master en réalisation à la Hamburg Media School.

Dans l’interview donnée au journal « Zeit », Çatak a parlé des expériences de son co-auteur Duncker à Istanbul et des siennes à Berlin : « Nous avons tous les deux vécu ce que cela signifie d’être dans un autre pays, à savoir d’être dans une nouvelle classe au sein d’une école, soit d’une société dans laquelle on est différent. Dans notre film, nous avons tenté de transmettre cette sensation de se retrouver. »

Le court-métrage « Sadakat » d’İlker Çatak, récompensé par un Oscar

Scène issue du court-métrage « Sadakat »
Scène issue du court-métrage « Sadakat » © picture alliance / dpa

Pratiquement dix ans avant sa nomination aux Oscars pour « La Salle des profs », Çatak avait déjà remporté un Oscar étudiant, soit en 2015. Son film de fin d’études à la Hamburg Media School « Sadakat » (titre international : « Fidelity »), relate l’histoire d’une jeune femme à Istanbul qui cache un activiste politique, suite à une action spontanée. Le film a gagné l’Oscar étudiant d’or dans la catégorie « Meilleur film étranger ».