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Un bassin minier de lignite porteur d’espoir

Un centre de recherche veut transformer le bassin minier rhénan en un véritable laboratoire de gestion durable.

Klaus Lüber, 18.08.2020
Un lac renaturalisé dans une ancienne mine à ciel ouvert.
Un lac renaturalisé dans une ancienne mine à ciel ouvert. © picture alliance / blickwinkel/F. Sommariva

Jülich est une petite ville de Rhénanie-du-Nord-Westphalie dans le nord-ouest de l’Allemagne. Elle se trouve au centre de ce que l’on appelle le bassin rhénan, une région qui a été marquée pendant des décennies par l’extraction à ciel ouvert du lignite. Cette forme d’énergie représente à peu près tout ce dont on ne veut plus dans une économie basée sur les circuits et axée sur la durabilité : de fortes émissions de CO2, la surexploitation de ressources non renouvelables, la destruction massive de paysages et de biosystèmes. Jülich, précisément, doit maintenant  jouer un rôle décisif dans la conception d'une « bioéconomie » -  un type d’économie basée sur le bio et qui est le thème de l’année scientifique 2020 en Allemagne. Début 2020, le gouvernement fédéral a en outre, avec une stratégie nationale de bioéconomie, fixé les lignes directives et les objectifs de sa politique dans ce domaine.           

Des laboratoires d’innovation pour la bioéconomie

« De la lignite à la bioéconomie »  – tel est le nom de l'initiative du centre de recherche de Jülich à laquelle participent également l'université RWTH Aachen, l'école supérieure d'Aix-la-chapelle ainsi que l’institut Fraunhofer-Gesellschaft. L'objectif est de transformer l'ancien bassin de lignite en une région modèle pour une activité économique durable et efficace dans l’utilisation des ressources. 15 laboratoires d’innovation à l'interface entre science, économie et agriculture doivent permettre le transfert rapide de nouveaux procédés de la science à l’industrie.  

Pour le chef de projet, le professeur Ulrich Schurr, directeur de l’Institut des sciences végétales au centre de recherche de Jülich, il ne s'agit que d’une étape logique pour aborder aussi efficacement que possible les défis que représente le changement structurel. « Avec les laboratoires d'innovation nous appliquons aussi des mesures efficaces sur le terrain et créons ainsi de bonnes conditions pour le maintien et la création d'emplois durables ainsi qu’une véritable valeur ajoutée. »     

Des minirobots identifient des plantes

Jülich offre aussi, pour d’autres raisons, les meilleures conditions pour l'application de la stratégie de bioéconomie du gouvernement fédéral : « nous avons ici une agriculture forte qui est en étroite collaboration avec l'industrie ; la transformation des betteraves sucrières en est un exemple. De nombreuses petites et moyennes entreprises sont déjà engagées dans une activité économique basée  sur la biotechnologie et, dans la région, nous avons un marché pour leurs produits » explique Schurr. L’industrie chimique très présente dans la région et qui souhaite également utiliser ou traiter des substances biogènes est de même importance ainsi que l’engagement d’une société voulant parvenir à un changement structurel. 

Dans l'hebdomadaire « Die Zeit », Schurr décrit ainsi  la participation potentielle que la région pourrait apporter au domaine de recherche en bioéconomie : sur les sols dégradés des mines à ciel ouvert, on testerait à l'avenir des variétés de plantes robustes afin de faire face à la pénurie de terre et au réchauffement climatique. De minirobots agricoles permettraient une culture intercalaire écologique car leurs capteurs peuvent identifier les plantes et récolter de manière ciblée. Et des bioraffineries spéciales adapteraient les matières premières aux besoins des entreprises pharmaceutiques, alimentaires ou chimiques régionales.   

© www.deutschland.de

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