Le Ruban vert – de la bande de la mort à une ligne de la vie
L’ancienne frontière interallemande est un monument vivant de la réunification.
Naguère, la frontière interallemande séparait l’Est de l’Ouest sur presque 1400 kilomètres : de la Baltique au Mecklembourg-Poméranie occidentale en suivant le cours de l’Elbe, en traversant le Harz et en poursuivant vers le sud à travers les épaisses forêts de Thuringe et le Vogtland saxon-bavarois. Des murs élevés, des installations de tir automatique, des champs de mines, des barbelés et des miradors caractérisaient la frontière en maints endroits depuis les années 1950, étroitement surveillée par des soldats du côté de la RDA. Cette bande de la mort, large de parfois 200 mètres, traversait les villages, les forêts, les fleuves et les marais – et séparait les familles et les amis dans les deux parties de l’Allemagne. Plusieurs centaines de personnes moururent en tentant de quitter la RDA pour se rendre à l’Ouest.
Un monument vivant
Avec la chute du Mur en 1989 et la réunification à l’automne 1990, la séparation du pays fut surmontée. Quelque 25 ans plus tard, le tracé de la frontière est devenu – et pas seulement dans la capitale Berlin – un monument vivant de la réunification allemande. En nombre d’endroits de l’ancien Rideau de fer, les touristes intéressés trouvent des musées, des mémoriaux ou des monuments. Le village frontière de Mödlareuth, également appelé « Little Berlin » en Bavière-Thuringe, a conservé par exemple sur 700 mètres un morceau du Mur, une barrière en métal et un mirador authentiques.
Peu après la chute du Mur à l‘automne 1989, les protecteurs de la nature à l’Est et à l’Ouest attiraient l’attention sur le fait que nombre d’espèces animales et végétales avaient trouvé un refuge dans cette zone isolée. Ils lancèrent le premier projet germano-allemand de protection de la nature pour préserver ce ruban de verdure pendant cette transformation historique et former une colonne vertébrale écologique en Europe centrale. Avec succès : le gouvernement fédéral soutient la préservation de la biodiversité dans cette zone qui relie neuf Länder. Les protecteurs de la nature y ont recensé quelque 1200 espèces animales et végétales menacées. Dont des orchidées rares comme le sabot de Vénus, des espèces d’oiseaux rares comme la cigogne noire ou la pie-grièche écorcheur ainsi que nombre d’insectes. Plus d’un quart du Ruban vert est aujourd’hui classé zone protégée. Le Ruban vert est ainsi considéré comme un patrimoine national naturel. Quiconque s’y rend y découvre des trésors de la nature et l’histoire contemporaine.