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Recherche germano-africaine pour la protection du climat

La bourse internationale pour la protection du climat permet l’échange : deux chercheuses africaines développement de nouvelles stratégies pour le climat avec des partenaires allemands. 

Autrice Ana Maria MärzAna Maria März , 25.06.2025
Pour les jeunes chercheurs en climat : la bourse internationale pour la protection du climat
Pour les jeunes chercheurs en climat : la bourse internationale pour la protection du climat © AdobeStock

À vrai dire, Mariam Abbas, du Mozambique, avait de tout autres plans. Au début de ses études en sciences économiques, elle rêvait de travailler dans une banque. Mais après sa licence, son professeur l’a invitée à faire des recherches dans l’Observatorio do Meio Rural, dont il est le co-fondateur, dans la capitale, Maputo. Cette organisation à but non lucratif analyse l’évolution de l’espace rural au Mozambique et souhaite ainsi contribuer à plus de durabilité. « Le sujet de l’agriculture était nouveau pour moi au début, mais j’ai pu m’y identifier », raconte Abbas, qui associe aujourd’hui l’économie et l’agriculture via la perspective socio-économique. 

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Depuis avril 2025, cette femme de 34 ans n’effectue toutefois pas ses recherches dans son pays d’origine, mais en Allemagne. Pendant deux ans, elle restera à l’Institute for Natural Ressources Technology and Management (ITT) de l’université technique de Cologne. Cela est rendu possible par la bourse internationale pour la protection du climat de la Fondation Alexander von Humboldt pour les personnes originaires de pays en développement et émergents hors Europe qui travailler de manière scientifique ou pratique sur la protection du climat. Chaque année, il y a cinq de ces bourses pour les post-doctorats comme Mariam Abbas ainsi que jusqu’à 15 pour les jeunes cadres qui peuvent ainsi travailler sur un projet scientifique lié à la transition climatique, en Allemagne chez une institution hôte. 

Mariam Abbas, boursière
Mariam Abbas, boursière © privat

Pendant son doctorat, Abbas travaillait déjà sur les effets du changement climatique sur l’agriculture au Mozambique et avait découvert à quel point l’humain influence l’environnement. Son pays d’origine est fréquemment touché par des tempêtes, des inondations et des sécheresses qui mettent en péril les récoltes des agricultrices et agriculteurs. « Ils ont des difficultés à produire assez à manger toute l’année. Le changement climatique rend cela encore plus difficile. » À Cologne, Abbas travaille donc aussi sur les conséquences sociales. Abbas souhaite intégrer ses résultats dans des suggestions à destination du monde politique.  

Créer des réseaux professionnels en Allemagne 

Abbas voit la bourse comme une « situation gagnant-gagnant ». Elle peut coopérer avec l’ITT qui travaille sur des sujets similaires et avec qui elle était déjà en contact auparavant. Abbas espère que ses résultats seront aussi utiles pour les chercheuses et chercheurs allemands et les projets de développement dans le secteur de l’agriculture au Mozambique. Abbas souhaite aussi utiliser son séjour en Allemagne pour se créer des réseaux. Au début de la bourse, elle a déjà visité quelques institutions comme la Société allemande de Coopération internationale (GIZ), l’Institut Max Planck ou encore l’Office fédéral de protection de la nature. 

Davephine Tholley, boursière
Davephine Tholley, boursière © privat

Davephine Tholley, de Sierra Leone, souhaite aussi découvrir l’Allemagne pour son travail de recherche. En tant que boursière de la Fondation Alexander von Humboldt, elle cherche à savoir comment les villes allemandes atténuent la chaleur avec des « solutions basées sur la nature » et quelles inspirations il est possible d’en tirer, par exemple dans les parcs pour la capitale de la Sierra Leone. « Freetown est un lieu magnifique, mais nous ne gérons pas bien notre environnement », déclare-t-elle. 

Entre Berlin et Freetown – un engagement pour la protection du climat 

Tholley est ingénieure en bâtiment et a effectué son master en Engineering Business Management à l’University of Sussex, en Angleterre. Elle va désormais passer un an au sein de l’agence berlinoise pour le développement urbain numérique Creative Climate Cities. Les hôtes de Tholley considèrent eux la coopération comme une opportunité pour notamment établir avec son aide des contacts avec des décideurs en Afrique et surtout en Sierra Leone. Au sein de l’administration municipale de Freetown, Tholley a récemment été impliquée dans divers projets en tant que consultante en gestion des opérations au sein du bureau du maire, notamment dans le domaine de l’approvisionnement en eau et dans le cadre de l’initiative « Freetown the Treetown », dont l’objectif est de planter cinq millions de nouveaux arbres d’ici 2030. 

En Allemagne, Tholley souhaite aussi étudier les règles et lois qui existent pour la protection de l’environnement et ce qui est nécessaire pour qu’elles soient respectées. « Par exemple, ici on n’abat pas les arbres comme ça », explique-t-elle, elle qui a vu des arbres abattus et des cours d’eau asséchés dans son pays. Des expériences qui ont contribué à ce qu’elle s’engage aujourd’hui pour la protection du climat. 

Autonomiser les femmes avec des stratégies climatiques 

Freetown est aussi régulièrement touchée par la chaleur et les inondations. « En Sierra Leone, ce sont les femmes qui sont le plus touchées par les catastrophes climatiques, aussi bien économiquement que physiquement », explique-t-elle. « Quand nous mettons en place des plans de stratégie climatique, nous devons nous concentrer sur la manière dont ces plans peuvent autonomiser les femmes et les filles. » Tholley fait également du bénévolat pour les droits des femmes et imagine que d’autres pays pourraient également bénéficier d’une telle approche sensible au genre en ce qui concerne le changement climatique et ses conséquences. « Il est question d’améliorer l’environnement et de protéger la vie », déclare-t-elle à propos de ses recherches avec lesquelles elle souhaite développer un guide pour Freetown. Guide qu’elle veut non seulement présenter au monde politique, mais dont elle veut aussi se servir pour fournir à la population une aide pratique. « Le partage des connaissance est un aspect important du projet. » 

Mariam Abbas et Davephine Tholley souhaitent utiliser leurs connaissances de manière ciblée dans leurs pays d’origine à leur retour – et elles espèrent que l’échange avec les institutions allemandes apportera des impulsions positives pour la recherche et la pratique sur le long terme. Leur objectif : élaborer des solutions pratiques qui s’orientent sur les besoins des personnes et aident à associer protection de l’environnement et développement social.