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Protéger ensemble les océans

Des chercheuses et chercheurs allemands et africains coopèrent au sein de l’initiative MeerWissen. Ils veulent avoir un impact politique avec leur travail pour protéger les océans.

Ana Maria Michel, 13.06.2022
La diversité des poissons est le thème de recherche d’un projet MeerWissen.
La diversité des poissons est le thème de recherche d’un projet MeerWissen. © Agostino Merico_ZMT

Pollution, surpêche, changement climatique : les océans sont menacés partout dans le monde par les activités humaines. L’Afrique est entourée au nord par la Méditerranée, à l’est par la mer Rouge et l’océan Indien et, à l’ouest, par l’Atlantique. Pour les pays côtiers, des écosystèmes sains sont importants pour leur économie et l’alimentation de leur population. L’initiative MeerWissen veut donc contribuer à la protection des mers. Des chercheuses et chercheurs allemands et africains y travaillent de concert. Leurs projets portent par exemple sur la mise à disposition de données sur les océans ou la pêche, sur la protection de la diversité des espèces, qu’il s’agisse des anguilles menacées en Tanzanie ou de l’extinction qui menace les pingouins en Namibie et en Afrique du Sud.

Un appel à sauver les mers

MeerWissen a été initiée en 2018 par le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) après l’appel des Nations unies à sauver les mers lors de la première conférence mondiale sur les océans. Sven Stöbener, porte-parole du secrétariat de MeerWissen, dit qu’il faut des directives politiques claires pour mieux les protéger. « Les pays partenaires africains manquent souvent de bases scientifiques fondées pour prendre des décisions et fixer des directives adaptées au contexte régional. » Les chercheurs veulent maintenant mettre à disposition des informations sur la base desquelles les responsables politiques peuvent agir.  

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Les premières équipes ont commencé à travailler en 2019, les projets sont soutenus jusqu’à hauteur de 250.000 euros. Onze projets sont en cours d’achèvement, un autre a déjà pris fin. Quatre nouveaux projets doivent démarrer à l’été 2022. Au total, 32 institutions participent à l’initiative dont, entre autres, le Centre Helmholtz d’océanographie GEOMAR, l’Institut Alfred-Wegener ou l’Université de Kiel en Allemagne ; le South African National Biodiversity Institute (SANBI), l’University of Namibia ou le Tanzania Fisheries Research Institute (TAFIRI) en Afrique. Un partenariat d’égal à égal est un grand principe de MeerWissen. Les institutions africaines ont accès aux technologies, aux innovations et aux réseaux des recherches océanographiques allemandes, dit M. Stöbener. Ces dernières profitent de l‘expertise de leurs partenaires africains pour orienter leur travail sur les besoins et les agendas régionaux et nationaux.

En savoir plus sur les anguilles

Le Thünen-Institut, par exemple, est l’un des grands organismes mondiaux de recherche sur les anguilles d’eau douce. Au sein du projet BIOEELS-TZ de MeerWissen, les chercheuses et chercheurs utilisent leur connaissance des anguilles de la zone tempérée pour étudier les espèces tropicales. Plus de 40 espèces des poissons de type anguille vivent en Tanzanie dont certaines sont menacées. Pour les préserver, on étudie par exemple la diversité biologique des anguilles migratrices dans les rivières côtières.

L’université de Dar-es-Salam et le TAFIRI dirigent l’aspect socio-économique du projet car BIOEELS-TZ associe biologie et sociologie. Interviewer les pêcheurs fait ainsi partie du travail de recherche. Les anguilles étant sensibles aux modifications de leur environnement et la population tanzanienne devant croître fortement, la préservation des anguilles, la protection de leur biotope et une pêche durable sont importantes.

Pour la diversité dans les océans

Mouhamed Moustapha Fall et Kwabena Owusu, de l’African Institute for Mathematical Sciences (AIMS) au Sénégal, et Agostino Merico, du Centre Leibniz de recherches tropicales marines (ZMT) à Brême, sont convaincus que leur projet INDUCE peut avoir un impact politique. Une grande diversité des espèces règne sur les côtes sénégalaises mais ces zones sont aussi importantes pour l’économie du pays. « INDUCE vise à réunir des connaissances scientifiquement fondées pour préserver la diversité fonctionnelle des poissons dans l’optique d’une croissance économique écologique et durable au Sénégal », dit M. Owusu  . Le ZMT et l’AIMS coopèrent depuis dix ans déjà, l’Oceanographic Research Center de Dakar-Thiaroye (CRODT) est venu rejoindre INDUCE. Ils étudient ensemble la diversité des poissons au Sénégal. 

Une grande diversité des espèces règne sur les côtes sénégalaises.
Une grande diversité des espèces règne sur les côtes sénégalaises. © Agostino-Merico_ZMT

« Le continent africain est une grande source de donnés et de compétences mais a aussi tout une série de problèmes écologiques et socio-économiques », dit M. Owusu.  Il n’y a guère de subventions publiques. « MeerWissen offre la possibilité d’étudier au niveau international les problèmes environnementaux et leur impact », dit M. Merico. Car il est clair que les conséquences des changements écologiques ne concernent pas seulement un pays ou un continent mais le monde entier. MeerWissen montre comment on peut, ensemble, faire quelque chose pour protéger l‘environnement.

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