Aller au contenu principal

Actifs en toute discrétion : les services secrets allemands

Top Secret : ce qu’accomplissent le Service fédéral de renseignement, l’Office fédéral de protection de la Constitution ainsi que le Service de contre-espionnage militaire pour lutter contre les menaces et protéger la démocratie.

Wolf ZinnWolf Zinn, 25.11.2025
Ombres humaines
Les services de renseignement allemands opèrent sous couverture © iStockphoto

Cyberattaques contre des réseaux, sabotage d’infrastructures, campagnes visant à influencer l’opinion publique : les menaces actuelles passent par des câbles, des clouds et des esprits manipulateurs. À cela s’ajoutent des provocations telles que les violations de l’espace aérien causées par des drones et des avions de combat. Une chose est claire : les services secrets allemands ont beaucoup à faire. Le Service fédéral de renseignement (BND) est chargé du renseignement extérieur, l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV) doit assurer la sécurité intérieure, tandis que le Service de contre-espionnage militaire (MAD) protège l’armée allemande, la Bundeswehr. Les missions d’agents secrets de type « 007 » sont, en fait, plutôt rares. À côté de l’espionnage et de la prévention du terrorisme, la priorité est surtout donnée au renseignement numérique et à la défense contre les attaques hybrides, ainsi qu’à la protection d’une société ouverte dans un monde où l’information est devenue une arme. 

BND : le renseignement dans un monde instable

Les services secrets allemands à l’étranger, soit le BND, sont confrontés à d’énormes bouleversements géopolitiques, et ce au plus tard depuis la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. « Dans le meilleur des cas, l’Europe connaît aujourd’hui une paix glaciale ; elle peut à tout moment dégénérer en confrontation violente », met en garde Martin Jäger, le directeur du BND. En poste depuis la mi-septembre 2025, il souhaite rendre le service encore plus rapide, innovant et efficace. Le BND collecte et analyse des informations provenant de l’étranger – entre autres, des flux de communication et de données – pour identifier à un stade précoce les crises politiques ou les attaques potentielles. C’est ainsi qu’il constitue une source d’information fiable pour le gouvernement fédéral allemand sur la situation complexe et tendue au Liban, le rôle du Hezbollah et l’influence de l’Iran dans la région. Dans le cadre de son travail, le BND coopère avec des services partenaires en Europe et aux États-Unis. Et oui : des agents secrets sont aussi déployés, même si leur travail est, sans aucun doute, moins spectaculaire qu’au cinéma.

BfV : protéger la Constitution 

Cela fait exactement 75 ans que les services de protection de la Constitution veillent à la sécurité intérieure. Sinan Selen, président du BfV depuis octobre 2025, avertit : « La situation en matière de sécurité s’est aggravée au cours des dix dernières années. » En collaboration avec des experts et des informateurs, le BfV observe les tendances  extrémistes en Allemagne, en particulier celles des courants islamistes, d’extrême droite et d’extrême gauche. Il se consacre également à détecter sur les réseaux sociaux la désinformation ciblée provenant de réseaux hostiles à l’État. L’Office se définit comme un « système d’alerte précoce de la démocratie » et travaille étroitement avec les opérateurs de plateformes et d’autres autorités de sécurité afin d’identifier les tentatives d’influence numérique avant qu’elles ne produisent leurs effets.

Martin Jäger (BND, à gauche), Martina Rosenberg (MAD) et Sinan Selen (BfV).
Martin Jäger (BND, à gauche), Martina Rosenberg (MAD) et Sinan Selen (BfV). © dpa | Kay Nietfeld

MAD : contre-espionnage dans le milieu militaire

Le service de contre-espionnage militaire est chargé de protéger la Bundeswehr contre l’espionnage, l’extrémisme et le sabotage. Martina Rosenberg, la présidente du MAD, est également préoccupée par la situation : « Nous faisons état d’une forte augmentation des cas d’espionnage et de mesures hybrides. Les méthodes utilisées sont plus massives et plus agressives. » En conséquence, le MAD étend ses activités, allant des contrôles de sécurité en Allemagne à la coopération avec des partenaires à l’étranger. Les cyberattaques visant des projets d’armement, la collecte secrète d’informations au sein des troupes et l’influence ciblée sur des soldates et soldats font partie du travail de défense du MAD.

Participe à notre sondage !

Ton avis compte !

Saisis ta chance et aide-nous à développer deutschland.de. Nous attendons tes idées avec impatience !

La participation est anonyme et ne prend que quelques minutes !

Pour accéder au sondage, clique ici.