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Un vent frais à la BCE

Christine Lagarde sera la présidente de la Banque centrale européenne à Francfort. Elle pourrait être une chance car elle possède des qualités particulières. 

Claus Hulverscheidt, 24.10.2019
Christine Lagarde sera la présidente de la Banque centrale européenne.
Christine Lagarde sera la présidente de la Banque centrale européenne. © picture alliance / ZUMAPRESS.com

L’ambiance pourrait s’améliorer grandement dans les prochains mois à la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort-sur-le-Main, la métropole financière allemande. Car Christine Lagarde est une cheffe qui peut motiver ses collaborateurs et les enthousiasmer pour leur travail. C’est l’une des raisons pour laquelle nombreux sont ceux qui regrettent la directrice qui quitte le Fonds monétaire international (FMI). Kristalina Georgiewa, la nouvelle présidente du FMI, est certainement un bon choix. Mais le mélange de talents de Lagarde, fait d’élégance française et de sens des réalités, avec lequel elle incite les simples salariés tout comme les chefs d’Etat et de gouvernement à coopérer, est assez exceptionnel.

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Washington pour Francfort pour mettre de la bonne humeur dans les tours transparentes du quartier Ostend et créer une ambiance agréable après l’ère Mario Draghi, cet Italien réservé, parfois peu loquace. Sa personnalité engageante est néanmoins une chance pour les plus de 3500 collaborateurs de la banque centrale et bien plus qu’une agréable qualité marginale. Car, même si la plus noble tâche de Lagarde est naturellement de veiller à une bonne politique monétaire en Europe, il est tout aussi important d’expliquer cette politique à un public toujours plus sceptique, d’améliorer l’image de la BCE et d’unifier les fractions divisées au sein de la banque. Bref, d’être l’ambassadrice et l’avocate de sa mission en interne comme à l’extérieur. 

Juriste, ministre des Finances, cheffe du FMI

Avec cet arrière-plan, on peut tolérer les critiques selon lesquelles Lagarde n’est pas économiste, n‘a jamais écrit d’essais de politique monétaire et n’a jamais que visité des banques centrales. Au lieu de cela, elle a fait des études de droit et une carrière d’avocate aux Etats-Unis avant de devenir la première femme ministre des Finances en France avant d’être la cheffe du FMI. Son C.V. est effectivement inhabituel pour une responsable de banque centrale – mais pas unique : le chef de la banque centrale américaine Jérôme Powell est lui aussi juriste.

Christine Lagarde avec Angela Merkel
Christine Lagarde avec Angela Merkel © picture alliance/dpa

Le fait que Lagarde n’ait jamais suivi de séminaires de politique monétaire ne signifie pas qu’elle ne la comprend pas, au contraire. Depuis plus de dix ans, elle participe régulièrement aux rencontres des ministres des Finances et des chefs des banques centrales du G7 et du G20, elle rencontre des responsables de banques centrales, tient des discours et donne des interviews sur les questions de politique monétaire. Elle a en outre prouvé qu’elle peut diriger avec succès une grande institution comme le FMI, naguère malaimé, et l’ouvrir à de nouveaux thèmes comme la promotion des femmes, la politique climatique et les questions de redistribution des richesses, des thèmes qui sont également pertinents pour la BCE.

Expérimentée dans l’approche d’intérêts divergents

D‘anciens collaborateurs louent les manières conciliantes de Lagarde qui lui sera d’un grand secours dans ses relations avec les chefs de gouvernement de la zone euro, que ce soit avec une Angela Merkel réfléchie ou un Emmanuel Macron dynamique. Elle a connu pire : en tant que cheffe du FMI, elle a dû travailler avec 189 pays au lieu de 19 – du président américain Donald Trump à son adversaire vénézuélien Nicolás Maduro.    

L’auteur est correspondant du quotidien Süddeutsche Zeitung in New York.    

© www.deutschland.de

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