Conférence de l’OSCE « Tolérance et diversité »
La Conférence de l’OSCE sur le thème « Tolérance et diversité » a lieu au ministère fédéral des Affaires étrangères. Trois questions à Gernot Erler, délégué du gouvernement fédéral auprès de l’OSCE.
Monsieur Erler, les 20 et 21 octobre 2016 le ministère fédéral des Affaires étrangères accueille une grande conférence dans le cadre de la présidence allemande de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Le thème en est « Tolérance et diversité ». Pourquoi l’OSCE traite-t-elle de ce thème alors que nous sommes confrontés à de grands défis que sont la terreur, la migration et les conflits en Europe non résolus ?
Cette année nous avons repris la présidence de l’OSCE avec l’objectif de renforcer l’organisation dans la manière par laquelle l’OSCE aborde ces défis. La conception de la sécurité au sein de l’OSCE est très large. On a compris très tôt - les guerres dans l’ex-Yougoslavie au début des années 1990 ont été un déclic - que l’intolérance et la discrimination de groupes et d’individus ne sont pas seulement des problèmes internes des États mais mettent en danger l’ensemble de la sécurité internationale. Dans cette mesure, le combat pour la tolérance et la diversité est aussi une contribution à l’affrontement des défis actuels concernant notre sécurité.
Comment l’OSCE peut-elle contribuer au renforcement de la tolérance et qu’attendez-vous de cette conférence ?
L’OSCE a tout un catalogue d’obligations qui renforcent fondamentalement les droits à l’égalité, la dignité humaine et l’interdiction de discrimination. Sur cette base, les États membres de l’OSCE se sont engagés à faire progresser la tolérance et la lutte contre la discrimination. Avec la conférence, nous voulons montrer que les défis actuels dans nos pays et dans l’ensemble de notre monde ne peuvent pas être résolus par l’ethnocentrisme, le repli sur soi et le refus mais au contraire seulement par la tolérance, le respect et la reconnaissance mutuelle de l’égalité des droits. Nous avons besoin d’une relation basée sur le respect mutuel, d’un dialogue pour la solution à nos conflits et nos problèmes.
Comment la tolérance fonctionne-t-elle à une époque où de nombreux États de ce monde semblent retourner à l’isolement et où l’intolérance augmente manifestement dans nos sociétés ?
La tolérance ne peut fonctionner que si nous la plaçons sur de solides bases et un ensemble de valeurs. Cela comprend des principes tels que la dignité humaine, les libertés fondamentales mais aussi un gouvernement démocratique et l’État de droit. En Allemagne cela repose sur notre loi fondamentale, mais aussi sur des contrats internationaux et des documents tels que la déclaration universelle des droits de l’homme et les engagements vis-à-vis de l’OSCE. Cela comprend aussi le dialogue et les efforts de compréhension mutuelle. Mais cela ne comprend pas la tolérance de comportements intolérants, du racisme et de la haine.
C’est pourquoi nous voulons aussi utiliser le temps et l’espace de la conférence pour dialoguer, pour nous inspirer d’autres exemples et pour avoir de nouveaux éléments de réflexion et des suggestions. Je pense en particulier à des projets concrets de promotion de la tolérance, de l’éducation démocratique et politique ou à un travail d’information sur les droits de l’homme, des projets pouvant être conduits aussi bien par des organisations de la société civile que par des institution étatiques. Nous allons également nous consacrer à la manière par laquelle nous pourrions mieux traiter l’augmentation inquiétante d’appels à la haine et à l’hostilité, surtout et aussi sur l’internet, et comment nous pouvons mieux appliquer les accords déjà existants. Mais surtout nous devons faire comprendre qu’une grande chance réside dans la diversité de nos sociétés si nous sommes capables de cohabiter dans une tolérance bien comprise.
Conférence de l’OSCE sur le thème « Tolérance et diversité » les 20 et 21 octobre 2016 au ministère fédéral des Affaires étrangères à Berlin
www.auswaertiges-amt.de/pressemitteilung
