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« Une pandémie criminelle »

Jürgen Stock, secrétaire général d'Interpol, s'exprime sur les menaces criminelles et les réponses efficaces pendant la pandémie de Covid-19.

Interview: Johannes Göbel, 16.04.2021
L’Allemand Jürgen Stock est le secrétaire général d’Interpol depuis 2014
L’Allemand Jürgen Stock est le secrétaire général d’Interpol depuis 2014 © INTERPOL

Interpol est la plus grande organisation internationale de police au monde. Dans une interview, le secrétaire général d’Interpol Jürgen Stock explique comment elle est mise au défi par des criminels pendant la pandémie de Covid-19

Monsieur Stock, comment les criminels tirent-ils parti de la pandémie de Covid-19 ?

La pandémie de Covid-19 a donné aux criminels des opportunités sans précédent, qu’ils utilisent sans hésiter. Nous avons assisté à la propagation d'une pandémie criminelle simultanée dans le monde entier. Il y a eu une nette augmentation de cybermenaces, par exemple avec des logiciels malveillants et d’extorsion, tout comme de la vente de produits contrefaits et falsifiés, tels que des équipements de protection et des médicaments. Au moment où des programmes de vaccination sont lancés dans le monde entier, nous constatons comment des organisations criminelles produisent et vendent des vaccins contrefaits. Récemment, Interpol a contribué à démanteler un tel réseau. Nous recevons de plus en plus de rapports du monde entier au sujet de falsification de certificats concernant des vaccins et de résultats de test négatifs ; cela vaut aussi bien pour le monde physique que pour des annonces sur le darknet.

 Pendant le confinement, les trafiquants de drogue utilisent des services de livraison de nourriture pour transporter leurs marchandises. 
Jürgen Stock, secrétaire général d'Interpol

Comment est-ce qu'Interpol lutte contre la criminalité pendant la pandémie ?

Nous soutenons de différentes manières les autorités chargées de faire respecter la loi de nos 194 pays membres dans la lutte contre les crimes liés à la pandémie, tout comme nous donnons des informations visant à protéger le public. Il s’agit notamment d’évaluation de la menace que représentent les crimes liés au Covid-19, y compris la fraude financière, le terrorisme, la traite d'êtres humains et le trafic illicite de migrants ainsi que des avertissements au sujet de nouveaux modes opératoires, tels que l'utilisation par les trafiquants de drogue des services de livraison de nourriture pendant le confinement pour transporter leurs marchandises. Nous avons également instauré des lignes directrices internationales afin d'augmenter la sécurité et l’efficacité des poursuites pénales mais aussi le soutien des équipes d’intervention médicale pendant la pandémie. Les mises en garde de notre service de lutte contre la cybercriminalité ont permis à plusieurs pays membres de détecter et d’empêcher des cyberattaques visant des services de santé ou le secteur médical.  

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Fondée en 1923, Interpol est l’une des plus grandes organisations mondiales. Vous travaillez actuellement sur le projet de modernisation I-CORE (INTERPOL Capabilities for Operational Relevance). Quels sont vos objectifs?

Interpol a un rôle crucial dans la coopération policière. I-CORE assurera que nous continuions à répondre aux besoins de nos pays membres. Le programme se concentre sur trois domaines principaux : la biométrie, afin de permettre une identification sûre, précise et automatisée des criminels ; de nouveaux formats d'information structurés, pour améliorer le contenu des informations échangées et la rapidité des recherches ; et une architecture d'informations unifiée pour que les enquêteurs puissent avoir accès en une seule fois à toutes les banques de données d'Interpol au lieu de lancer plusieurs recherches. L’Allemagne a été le premier pays à contribuer au financement d'I-CORE : le gouvernement allemand y a affecté 5 millions d’euros. Nous sommes très reconnaissants de ce soutien et espérons que d'autres pays suivront cet exemple. 

 


Jürgen Stock, né en 1959 à Wetzlar, a été officier de police judiciaire, avocat et professeur d’université. En 2004, ce juriste est devenu vice-président de l'Office fédéral allemand de police criminelle (BKA) et, depuis 2014, il est le secrétaire général d’Interpol.

© www.deutschland.de

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