La Conférence de Munich sur la sécurité
La Conférence de Munich sur la sécurité est considérée comme un forum de discussion ouvert au-delà du protocole.
Depuis sa première édition il y a 53 ans, la Conférence de Munich sur la sécurité est considérée – non seulement mais aussi – comme un lieu important de discussions de fond. Des présidents, des ministres, des secrétaires d’État et des généraux apprécient l’occasion d’avoir des entretiens bilatéraux inofficiels dans le très chic hôtel « Bayerischer Hof » auxquels participent aussi assez souvent des partis en conflit qui, autrement, auraient guère l’occasion de se rencontrer. La conférence est certes réputée en tant qu’occasion de dialoguer sans pouvoir de décision et en tant que lieu sans contrainte. Toutefois, les participants sont des personnalités qui parlent ouvertement, parfois sans tenir compte des formules diplomatiques.
Les heures de gloire des débats sur la politique de sécurité
La conférence de 2003 a marqué une heure de gloire des débats sur la politique de sécurité :
peu avant que les États-Unis envahissent l’Irak, le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer a adressé au ministre américain de la défense Donald Rumsfeld, dans un discours marqué par l’émotion, sa phrase « I am not convinced ». Fischer n’était pas convaincu par les raisons des États-Unis de faire la guerre. Trois ans plus tard, le président russe Vladimir Poutine, avec son discours incendiaire sur la prétendue puissance militaire hégémonique des Etats-Unis dans le monde et son annonce que la Russie ne saurait l’admettre, a suscité l’émoi dans les capitales occidentales. Certains utilisent aussi la conférence comme plate-forme pour lancer des idées au sein de la communauté et tester ensuite leur effet.
La Conférence de Munich sur la sécurité est considérée comme un lieu de contact et un forum de discussion ouvert, au-delà du protocole. Elle a été fondée à Munich sous le nom de «Münchner Wehrkundetagung (forum de Munich sur les politiques de défense) et concernait au début surtout les membres de l’OTAN. Entre-temps, elle réunit des hôtes du monde entier. Ewald-Heinrich von Kleist-Schmenzin, officier de la Wehrmacht ayant soutenu les auteurs de la planification de l’attentat contre Hitler, a été l’initiateur de la conférence et son animateur jusqu’en 1998. Depuis huit ans, l’ancien diplomate Wolfgang Ischinger préside la conférence. Cette année, la guerre en Syrie, la crise des réfugiés ainsi que l’avenir de l’ordre européen en matière de sécurité seront au cœur des débats.
