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Des liens germano-africains

Le premier jumelage entre une ville allemande et une ville africaine a été conclu en 1963. Lisez ici comment cela est arrivé et ce qu’il s’est ensuite passé.

Ana Maria Michel, 19.04.2022
Une amitié officielle : Berlin (à g.) et Windhoek sont des villes jumelles.
Une amitié officielle : Berlin (à g.) et Windhoek sont des villes jumelles. © picture alliance/dpa

Eckernförde et Tanga sont les premières

Le plus ancien jumelage germano-africain a été conclu le 27 septembre 1963 entre Eckernförde au Schleswig-Holstein et Tanga en Tanzanie. Les deux villes ont un point commun qui a présidé à leur jumelage, toutes deux sont des villes portuaires. Mais Eckernförde, qui compte 20.000 habitants, se situe sur la Baltique et Tanga, qui en a 200.000 de plus, se trouve sur les rives de l’océan Indien.

Des partenariats rares

Les communes allemandes ont plus de 5.000 jumelages officiels dans le monde. Si on leur ajoute les amitiés et les partenariats pour un projet, on compte presque 6.700 liens. Les chiffres se réfèrent à une base de données du Conseil des communes et régions d’Europe (CCRE) ; l’inscription à cette base étant volontaire, elle n’est probablement pas complète. Selon cette base, la plupart des jumelages allemands se situent en Europe. Les liens avec des communes du continent africain ne représentent que 1,5 % de ces liens, soit un total de 63. 

Mayence (à g.) et Kigali sont jumelées depuis longtemps.
Mayence (à g.) et Kigali sont jumelées depuis longtemps. © picture alliance/dpa

Le Burkina Faso a le plus grand nombre de partenaires allemands

En Afrique sub-saharienne, le Burkina Faso, où l’armée a fait un putsch début 2022, compte le plus grand nombre de jumelages avec l’Allemagne (dix). Au Ruanda, cinq communes ont des partenaires allemandes, toutes situées en Rhénanie-Palatinat. Il existe en effet un partenariat régional entre ce Land et ce pays africain depuis 40 ans.

Des capitales ayant des liens d’amitié

Windhoek, la capitale de la Namibie, est depuis 2000 la partenaire de Berlin, la capitale allemande. « Le partenariat de Berlin avec Windhoek se situe dans un contexte de responsabilité particulière de l’Allemagne pour sa période coloniale dans l’ancien Sud-Ouest africain allemand, sur le territoire de l’actuelle République de Namibie », dit la chancellerie du Sénat berlinois. Les deux villes pourraient apprendre l’une de l’autre, par exemple en matière d’impact du changement climatique ou de construction de logements abordables. « Le partenariat Windhoek-Berlin fait aussi partie de la longue amitié germano-namibienne », dit la maire de Windhoek, Sade Shireen Gawanas. Les deux villes échangent en permanence. Cet exemple montre que la taille n’est pas le plus important pour le jumelage : Windhoek a quelque 400.000 habitants et Berlin 3,8 millions.

Comment fonctionne un partenariat

L’éducation, la culture, les infrastructures, la protection de la nature, la santé ou le sport : nombre de sujets permettent d’échanger au sein d’un jumelage. Dont des visites réciproques – et pas seulement des dignitaires. En 2021 par exemple, trois pompiers de Dar es Salaam, en Tanzanie, sont venus à Hambourg, la ville jumelle, pour suivre une formation. L’engagement citoyen joue aussi un grand rôle. Nombre d’associations en Allemagne s’engagent en faveur des habitants dans leurs villes jumelles.

Protéger ensemble le climat

Certains jumelages œuvrent particulièrement à la protection de l’environnement avec un partenariat spécifique pour le climat. Brême, par exemple, a deux partenariats pour le climat avec ses deux villes jumelles africaines. Le maire de Brême, Andreas Bovenschulte, dit à ce propos : « Brême a depuis plus de 20 ans des liens d’amitié avec Durban, en Afrique du Sud, et Windhoek en Namibie. Le soutien originel aux mouvements de libération a vite donné le jour à des partenariats vivants. Un partenariat national existe en outre avec la Namibie. Nous apprenons les uns des autres par une coopération diversifiée, que ce soit avec des projets de protection du climat et d’adaptation au changement climatique au sein des partenariats pour le climat, avec des coopérations scientifiques ou dans le domaine de la santé, du sport, de la jeunesse et de la culture. Les échanges globaux ont toujours fait partie de la conception de Brême comme ville hanséatique ouverte au monde. L’engagement commun pour un développement durable est en outre un signe d’amitié et de solidarité globale. »

Mme Gawanas, la maire de Windhoek, apprécie également le jumelage avec Brême. Elle déclare : « Les échanges entre les deux villes perpétuent la tradition de partage du savoir et d’éveil de la créativité en élargissant l’horizon de chacune des villes et en travaillant ensemble à l’élaboration de solutions. Le succès du jumelage se fonde sur la confiance et un respect mutuel ainsi que sur des relations de travail productives entre les villes. »

Partenaires en temps de crise

Les crises politiques peuvent mettre un jumelage à l’épreuve. Ainsi, le partenariat entre Munich et Harare, la capitale du Zimbabwe, a déjà été gelé deux fois. Le pays connaît régulièrement des violations des droits humains. Mais, le conseil municipal de Munich souhaite perpétuer le jumelage pour les habitants eux-mêmes. Ainsi, en 2021, une association munichoise a récolté des dons en argent pour soutenir les habitantes et les habitants d’Harare pendant la pandémie du coronavirus.

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