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Pour ne pas oublier

Une rencontre sur le lieu de l’horreur : des jeunes du monde entier se retrouvent à Dachau où les nazis ont assassiné des dizaines de milliers de personnes.

08.08.2017
Internationale Jugendbegegnung Dachau
© Internationale Jugendbegegnung Dachau

ls viennent d’Algérie, du Salvador, d’Israël, de Pologne et de près de vingt autres pays. Quelque cent jeunes sont venus au Centre international de rencontres de la jeunesse à Dachau en Bavière. Il se penchent deux semaines durant sur le nazisme et l’Holocauste, participant à des ateliers et rencontrant des témoins de l’époque. « Se souvenir, se rencontrer, comprendre, préparer l’avenir », telle est l’idée de ses rencontres.

Le Centre international de rencontres de la jeunesse existe depuis 1983, lancé par des jeunes de la région. Une équipe internationale de bénévoles prend les participants en charge, nombre d’entre eux ont déjà participé à ces rencontres. Le lieu, Dachau, n’a pas été choisi par hasard. C’est ici que les nazis ont ouvert le premier centre de concentration en 1933. Plus de 40.000 personnes y ont été assassinées.

Comment ressentent les jeunes participants cette rencontre dans un tel lieu ?

« D’autres perspectives sur l’Holocauste »

Ela Gorden, 17 ans, Israël

« Quand j’ai dit à mes amis que je venais ici, ils ont été troublés. Ils ne savaient pas que Dachau est aussi une ville et pas seulement un camp de concentration. J’étais curieux mais je ne savais pas ce qui m’attendait. Maintenant, je peux dire que ce qu’il y a de bien dans cette rencontre des jeunes, c’est que j’ai découvert d’autres perspectives sur l’Holocauste. J’ai participé par exemple à un atelier sur les homosexuels assassinés par les nazis. Cela m’a ouvert les yeux sur d’autres histoires, tout comme le vécu avec d’autres jeunes ici. C’est tellement bien de découvrir tous ces gens et le contexte dont ils viennent. Je retire des ateliers et des rencontres que le plus important, c’est de communiquer. Que l’on peut apprendre quelque chose de chacun quand on est ouvert et qu’on accepte les perspectives des autres. »

Ela Gorden
Ela Gorden © Internationale Jugendbegegnung Dachau

« Ne plus jamais exclure »

Jesús Eduardo Calvillo García, 18 ans, Mexique

« La rencontre avec tant de témoins de l’époque est ce qu’il y a de mieux dans cette rencontre des jeunes. Ces survivants m’ont profondément impressionnés. Quand on leur parle, on n’apprend pas seulement quelque chose sur l’Histoire, on la ressent. Quand on comprend le passé, on comprend aussi le présent et on peut construire l’avenir. C’est pourquoi je suis ici. Dans mon pays, je veux assumer une responsabilité dans la société. A Dachau, j’ai pris entre autre conscience que nous excluons aujourd’hui encore des gens dans notre société. Nous ne voulons pas aider tout le monde, Je voudrais m’engager contre cela. C’est trop simple de dire : nous vivons bien, nous n’avons pas besoin de faire des efforts. » Je dis pour le Mexique : si ; nous devons devenir une société meilleure. »

Jesús Eduardo Calvillo García
Jesús Eduardo Calvillo García © Internationale Jugendbegegnung Dachau

« Transmettre les histoires »                                                                                        

Tommaso Paolucci, 18 ans, Italie

« Je suis ici pour la seconde fois pace que je veux savoir exactement comment je peux empêcher que quelque chose comme l’Holocauste ne se reproduise. Cette année, je me penche surtout sur la manière de perpétuer le souvenir quand il n’y aura plus de témoins de l’époque.   Pour moi, la base du souvenir, c’est de ne pas considérer l’Holocauste comme du passé. Nous ne devrions pas nous détourner et penser qu’il suffit de savoir qu’il a eu lieu. Nous devons vraiment prendre conscience de ce qui s’est passé. Et transmettre les histoires des survivants.  Des manifestations comme les rencontres de la jeunesse sont parfaites pour cela. Ici, nous parlons beaucoup entre nous de la politique dans nos pays. C’est intéressant d’écouter ce que les autres racontent sur son pays. On a sinon rarement un point de vue extérieur. Je pense que nous devrions écouter avec attention ce que les responsables politiques nous disent aujourd’hui. Il serait naïf de croire que la rhétorique de l’époque ne peut plus exister. C’est la raison pour laquelle je suis venu. Je veux être en mesure de reconnaître immédiatement que quelque chose évolue dans cette direction. Et l’empêcher. »

Tommaso Paolucci
Tommaso Paolucci © Internationale Jugendbegegnung Dachau