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Une grande catastrophe ? L’Allemagne à l’ESC

Wolf ZinnWolf Zinn, 28.04.2025
Deutschland beim ESC

Et c’est bientôt reparti : le 17 mai 2025, les lumières clignotent, la pyrotechnie éclate, les chanteuses et chanteurs en costumes scintillants se déhanchent ; ils gesticulent à travers une brume flottante et entonnent avec ferveur leur chanson qui évoque l’amour, les peines de cœur ou l’extase. Le Concours Eurovision de la chanson (ESC) approche, ce spectacle dramatique paneuropéen qui mêle passion enflammée, fluidité des genres et symbolique géopolitique. Des styles musicaux des plus divers s’entrechoquent, allant du breakbeat des Balkans pour aller jusqu’au heavy metal, en passant par des rengaines langoureuses. Et au milieu de tout cela : l’Allemagne.

Pour certains Allemands, l’ESC représente le grand moment émotionnel de l’année : ceux-ci analysent chaque pas de danse, chaque ligne de texte et chaque effet sonore. Cela fait des mois qu’ils attendent avec impatience le grand jour et applaudissent avec une fervente euphorie la contribution allemande, quelle qu’en soit sa qualité musicale. Et si, malgré tout leur dévouement, la chanson se révèle être classée plus bas que terre (« L’Allemagne, zéro point »), ces fans hardcore, vautrés dans leur canapé en position embryonnaire, devront se remettre de leur crise de sens. 

Tandis que d’autres se demanderont sobrement : pourquoi continuons-nous à nous infliger cela ? En effet : le parcours de l’ESC allemand est jalonné d’échecs cuisants. Malgré les participations les plus fréquentes au concours, les bons classements ou même les victoires se font plutôt rares. Cela ne fait pas moins de neuf fois que l’Allemagne a terminé en dernière position ! Et cette année encore, les cotes sont aussi prometteuses qu’un bulletin météo du mois de novembre en Allemagne. Mais l’espoir fait vivre – et en 2025, il s’appelle tout simplement : « Baller ». En allemand, « ballern » signifie dans le langage courant « tirer ». Le refrain en forme d’onomatopée laisse toutefois un peu perplexe : s’agit-il là d’un hommage au lieu de prédilection des touristes allemands, le « Ballermann », à Majorque ? D’un appel douteux à consommer davantage d’alcool ? Ou d’une critique subtile au regard de la tendance européenne à réarmer ? On ne le sait pas.

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Les interprètes Abor et Tynna viennent d’ailleurs de Vienne, qui, comme chacun sait, ne se trouve pas en Allemagne. Peu importe ! Dans l’univers de l’ESC, il suffit de savoir que le pays pour lequel on est en lice existe. Après tout, nous sommes tous une grande famille de la chanson – et la musique est une langue que tout le monde comprend. Alors : mettez vos chaussures à plateforme, agitez vos drapeaux et croisez les doigts pour que l’on dise peut-être, finalement : « L’Allemagne, douze points ! »