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Des positions radicalement nouvelles

Le collectif d’artistes indonésiens Ruangrupa va transformer la Documenta. Et le Pavillon allemand surprendra aussi à la Biennale de Venise.

Martin Orth, 09.05.2021
Ruangrupa, un collectif d’artistes indonésiens
Ruangrupa, un collectif d’artistes indonésiens © documenta

Ruangrupa : changer la donne de la Documenta ?

« Nous voulons créer une plateforme de l’art et de la culture d’envergure mondiale, coopérative et interdisciplinaire qui rayonnera au-delà des 100 jours de la Documenta 15 », a indiqué le collectif d’artistes indonésiens Ruangrupa après avoir été chargé de la direction artistique de la Documenta 2022. Le groupe de dix artistes gère un espace artistique (« Ruangrupa ») dans le sud de Jakarta, a plus de 20 ans d’expérience dans la création de réseaux et incarne une approche participative. En intégrant des artistes et d’autres disciplines comme la sociologie, la politique, la technologie ou les médias, il renforce l’idée artistique et promeut sa diffusion avec des expositions, des ateliers et des festivals ainsi que des magazines, des livres et des magazines en ligne. Pour la commission chargée de trouver les organisateurs de la Documenta, Ruangrupa est un groupe qui change la donne. Elle espère un nouvel élan et un changement de paradigmes induit par le collectif pour s’éloigner de la consommation passive de l’art et aller vers une participation active. Un membre du collectif nous en a déjà donné un premier aperçu à la Berlinale 2021. Mirwan Andan tenait à la main un dé en mousse contenant un micro et le lançait aux auditeurs profondément enfoncés dans des fauteuils poires. La devise est « To hang out », chiller avec Ruangrupa. Nous saurons comment ce concept influera sur « l’exposition mondiale de l’art » après son vernissage, le 18 juin 2022. 

Maria Eichhorn, une artiste conceptuelle de Bamberg
Maria Eichhorn, une artiste conceptuelle de Bamberg © Jens Ziehe

Maria Eichhorn : une surprise à Venise ?

« Peindre m’ennuyait », a déclaré Maria Eichhorn dans une interview à propos de sa formation à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts à Berlin, « je voulais un autre moyen d’expression pour ce qui m’occupe ». On pouvait voir le résultat à la Kunsthalle de Berne en 2011. Au lieu d’organiser une exposition, elle a utilisé les fonds qui étaient mis à sa disposition pour des réparations urgentes. Pendant les heures d’ouverture, on pouvait voir un chantier à l’arrêt, les travaux se poursuivaient après la fermeture. Ou lors de l’exposition « 5 weeks, 25 days, 175 hours » à la Chisenhale Gallery à Londres en 2016. Elle a mis les employés en congé pour la durée de l’exposition et les portes restèrent fermées. « Il n’y a rien à voir mais beaucoup à penser », écrivit un critique anglais, enthousiaste. « Maria Eichhorn est exactement l’artiste que j’ai toujours voulu voir au Pavillon allemand à la Biennale de Venise », dit Yilmaz Dziewior, le commissaire du pavillon et directeur du Museum Ludwig à Cologne après la sélection de cette artiste conceptuelle de 59 ans. On est impatient de voir ce que Maria Eichhorn fera jusqu’au 23 avril 2022. Car le pavillon, construit pour augmenter le prestige des nazis, a été un défi pour nombre d’artistes. A ce jour, c’est Hans Haacke qui a proposé le projet le plus intéressant. En 1993, il a fait défoncer les plaques du sol et exposa les gravats.     

© www.deutschland.de

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