Les chaînes de télévision en Allemagne
En Allemagne, les téléspectateurs ont le choix entre 145 chaînes. Le système dual des chaînes privées et publiques caractérise le paysage télévisuel.
L’Allemagne est championne du monde des exportations – aussi pour ce qui est de la télévision. Ses productions TV sont demandées dans le monde entier et ont prêté à la télévision allemande une réputation de qualité des programmes. Parallèlement, le marché allemand de la télévision, compte parmi ceux où la concurrence est la plus âpre. Le système dual, c’est-à-dire les chaînes de droit public et de droit privé, en est la principale caractéristique. Si l’on fait une comparaison au niveau international, l’Allemagne dispose de quelques-unes des plus grandes chaînes de télévision: les deux groupes émetteurs de droit public (ARD et ZDF) ainsi que deux groupes privés (RTL et ProSiebenSat.1). ARD est un regroupement de neuf chaînes régionales, qui, en plus de leurs programmes régionaux, touchent, en commun avec la chaîne nationale Das Erste, quelque 35 millions de foyers allemands. La seconde, ZDF, est une chaîne dont les programmes sont diffusés dans toute l’Allemagne.
Les chaînes publiques et privées offrent un programme complet – allant des actualités et des magazines aux séries télévisées, films tout comme aux shows télévisés. L’offre de ARD et ZDF est complétée par des chaînes spécialisées comme celle de documentation, Phoenix et celle consacrée aux enfants, KIKA, ainsi que par des chaînes internationales comme la chaîne franco-allemande Arte, et la chaîne culturelle 3sat qui est une coopération avec les télévisions autrichienne et suisse.
Le groupe privé de médias RTL Deutschland fait partie du Groupe RTL européen et appartient au groupe de médias Bertelsmann. Il exploite, entre autres, les chaînes RTL, RTL II et VOX. ProSiebenSat.1 appartient aux investisseurs financiers KKR et Permira. Le groupe responsable entre autres de SAT.1, ProSieben et Kabel Eins, a fusionné en 2007 avec le groupe européen SBS. Dans le secteur des chaînes cryptées, on trouve également Sky Deutschland, contrôlé par News Corporation de Rupert Murdoch. ARD et ZDF sont financées par des redevances que doit payer chaque citoyen ayant un récepteur. De plus, elles ont des recettes publicitaires. ARD et ZDF ne sont toutefois autorisées à diffuser des spots publicitaires que du lundi au samedi, de 17 à 20 heures. En 2008, ARD a obtenu 5,35 milliards d’euros des redevances, avec lesquels elle a également financé ses stations de radio régionales. ZDF, qui n’a pas de station de radio, a obtenu 1,73 milliard d’euros. Les recettes publicitaires des chaînes publiques s’élevaient, avant la crise économique, à quelque 500 millions d’euros par an (radio comprise). En 2006, la publicité procurait encore 4,9 milliards d’euros aux chaînes privées free-TV. Contrairement à ce qui se passe en Grande-Bretagne, on ne mène pas en Allemagne de débats offensifs pour savoir si les chaînes privées doivent bénéficier des recettes des redevances. Ces chaînes n’y sont guère intéressées, car cela implique certaines obligations en matière de programme: en Allemagne, les chaînes publiques doivent fournir un certain minimum d’informations. Par contre, à partir de 2010, les chaînes privées auront la possibilité d’obtenir des recettes grâce au placement de produits dans des séries, des émissions de variétés et des émissions sportives. Cela ressort de la nouvelle directive européenne « Services de médias audiovisuels ». Le placement de produits doit rester interdit à ARD et ZDF.
Le programme national commun d’ARD arrivait dernièrement en tête pour ce qui est de la popularité auprès du public. Das Erste a ainsi recueilli en 2008 une part de marché de 13,4 pour cent, suivie de ZDF avec 13,1 pour cent, de RTL avec 11,8 pour cent et de SAT.1 avec 10,3 pour cent. L’important groupe des 14 à 49 ans a surtout plébiscité RTL qui représentait pour cette catégorie une part de marché de 15,7 pour cent. Toutefois, ZDF lui fait maintenant concurrence, car la chaîne de Mayence a lancé en novembre sa nouvelle chaîne numérique ZDFneo. Son objectif est de convaincre davantage de jeunes téléspectateurs de choisir cette chaîne, grâce à ses propres comédies et des séries américaines à succès et augmenter ainsi, auprès de ce groupe ciblé par la publicité, sa part de marché qui n’est actuellement que de cinq pour cent.