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Le guérisseur de guitares

Des musiciens du monde entier viennent voir Nikola Petrek pour qu’il répare leurs instruments. Pour le luthier, ce qui compte c’est l’âme de la musique. 

Wolf ZinnWolf Zinn, 28.01.2025
Nikola Petrek, luthier
Nikola Petrek, luthier © Christoph Boeckheler

L’odeur du bois flotte dans le petit atelier à l’arrière d’un bâtiment de Francfort, on entend un doux grincement. Nikola Petrek se tient près de son établi, penché au-dessus d’une guitare électrique noire, une Gibson de 1979. Ses cheveux grisonnant lui tombent sur le visage tandis qu’il travaille sur l’instrument avec un fin tournevis. « Une guitare, c’est comme un patient », dit-il tout bas. « Il faut bien l’écouter avant de la soigner. » 

De l’artisanat avec de l’âme 

Petrek avec l’une des guitares fabriquées par ses soins
Petrek avec l’une des guitares fabriquées par ses soins © Christoph Boeckheler

Ce luthier de formation se qualifie lui-même d’« artisan pur et dur ». Enfant déjà, il réparait tout ce qui tombait entre ses mains. Il est devenu un « guérisseur de guitares » passionné grâce à son enthousiasme pour la musique rock et parce qu’il jouait lui-même dans des groupes. « Il n’y a rien de plus beau que de ramener à la vie un instrument qui a de l’âme », affirme cet homme de 53 ans.  

Cela demande de la patience et de la précision. « Je dois recoller le corps ou redresser les plaques de tête cassées. Je modifie les touchettes pour perfectionner la sensation », explique-t-il. Avec près de 30 ans d’expérience professionnelle, Petrek dispose d’incroyables capacités. Le mot a été passé : des musiciens du monde entier – même des États-Unis et d’Amérique du Sud – lui demandent de réparer leurs guitares, souvent de très grande valeur. L’une d’elles a autrefois appartenu à Elvis Presley. « C’était quelque chose de particulier, c’est évident », dit-il avec un sourire. « Mais en réalité, chaque guitare est particulière, chacune a son histoire. » Et Petrek de souligner : « Une bonne guitare n’a pas besoin d’être chère, la pertinence des bois nobles, c’est un mythe marketing. » 

L’amour du détail 

Les guitares de Petrek sont des raretés.
Les guitares de Petrek sont des raretés. © Christoph Boeckheler

Petrek ne répare pas seulement des guitares électriques, il en construit aussi, la plupart du temps à partir d’arbres qu’il a abattus lui-même. Avec son amour du détail, cela peut prendre des semaines – tout doit être parfait. Une vraie « Petrek », c’est une rareté. Les instruments sont créés sans consignes fixes. « Quand je fabrique une guitare, je ne sais jamais à 100 pour cent quel son elle produira. Cela se fait au cours du processus. » Il ne vend ses instruments terminés que s’il peut s’en séparer. « Et alors le client doit être vraiment amoureux de la guitare. Sinon, cela ne donnera rien. » 

Un homme et ses idéaux 

Petrek n’est pas intéressé par l’argent. Il ne tire pas non plus profit de sa large portée sur les réseaux sociaux. UN grand nombre de fans de guitare du monde entier regarde les vidéos de réparation de Petrek. Des entreprises lui proposent régulièrement de faire de la publicité pour elles. « C’est pas mon truc », décline-t-il. 

Il reste également discret à propos de sa clientèle, qui comprend des guitaristes célèbres. Nikola Petrek vit pour son artisanat, pas pour le succès : « Je veux être libre et donner vie à mes idées. Le reste est accessoire. »  

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