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« Un grand défi »

Les catastrophes météorologiques pèsent sur les pays vulnérables – Jennifer Morgan anime les négociations sur les compensations.

Klaus Lüber, 04.11.2022
Jennifer Morgan, Chargée de la politique climatique internationale
Jennifer Morgan, Chargée de la politique climatique internationale © picture alliance/dpa

Le changement climatique induit plusieurs milliards de dégâts. Ces coûts doivent souvent être assumés par des pays qui ne disposent guère de moyens. Le problème est connu depuis des décennies mais n’a pas été abordé sérieusement lors des conférences sur le climat, dit Sabine Minninger, spécialiste du climat à Brot für die Welt. Mme Minninger a été invitée à une table ronde du ministère des Affaires étrangères à l’occasion de la conférence sur le climat COP27. Il y va de savoir dans quelle mesure la communauté internationale doit assumer les conséquences des événements météorologiques extrêmes. « Il s’est passé bien trop peu de choses en la matière ces dernières années. Les pays industrialisés occidentaux, notamment, ont bloqué toutes les tentatives dans cette direction », dit Mme Minninger.

L’Allemagne veut maintenant donner un signal clair en faveur des besoins des pays les plus vulnérables lors de la conférence sur le climat. Jennifer Morgan, secrétaire d’Etat et Chargée de la politique climatique internationale au ministère des Affaires étrangères, animera en outre directement les négociations sur les compensations des futures catastrophes météorologiques. « Un grand défi, dit-elle. Il s’agit surtout d’écouter avec précision et de comprendre les soucis des pays. » Elle est néanmoins optimiste. « Je sens une grande volonté de trouver une solution ensemble. »

Les pays riches assument leurs responsabilités

Il y a de bonnes chances pour cela. Début octobre, un bouclier global contre les risques climatiques a été adopté en marge de la réunion de la Banque mondiale à Washington. Il a été convenu entre la présidence allemande du G7 et les « Vulnerable Twenty » (V20) réunissant des pays particulièrement menacés par le changement climatique.

On vise un volume de 100 milliards de dollars, les pays industrialisés s’étant déjà engagés à des mesures d’adaptation et de protection du climat dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat mondial en 2015. L’argent devait être mis à disposition à partir de 2020, 83 milliards de dollars ont été réunis à ce jour. L’Allemagne soutient le fonds à hauteur de 8,5 milliards de dollars.

Cela suffit-il ? Mme Minninger est sceptique. Elle chiffre les seuls dégâts induits par le changement climatique en Afrique à entre 300 et 600 milliards de dollars d’ici à 2030, seuls 11 % des besoins d’adaptation actuels sont couverts par les sommes versées. Jürgen Zattler, responsable du service pour la coopération internationale au ministère fédéral de la Coopération et du Développement (BMZ), dit : « Le bouclier n’est qu’une goutte d’eau sur une pierre brûlante. Ce dont nous avons surtout besoin, c’est d’investir des capitaux du secteur privé dans des solutions favorables au climat. » Il est important pour cela de changer les conditions-cadres dans nombre de pays. Il y a encore peu, il n’était pas possible en Afrique du Sud d’investir dans les énergies renouvelables en tant qu’investisseur privé. Sabine Minninger considère que le bouclier est un premier pas important mais elle souhaite un signal politique encore plus clair. « Nous avons besoin que les responsables de la crise climatique assument encore plus clairement leurs responsabilités. »

Vous trouverez ici les informations les plus importantes sur la COP27.

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