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Un know-how contre le changement climatique

L’Allemagne soutient la formation de spécialistes du climat avec deux centres de recherche originaux en Afrique occidentale et australe.

Jasmin Siebert, 10.12.2019
Un chercheur dans une station météorologique au Burkina Faso
Un chercheur dans une station météorologique au Burkina Faso © WASCAL

« Nous avons le devoir d’aider les pays africains car ils émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre par habitant et, ce faisant, ils ne sont certainement pas les principaux responsables du changement climatique », dit Anja Karliczek, la ministre allemande de l’Education et de la Recherche. C’est pourquoi son ministère, le BMBF, a ouvert dès 2010 deux centres de compétence sur le changement climatique et l’utilisation des terres sur le continent africain : le WASCAL (West African Science Service Centre for Climate Change and Adaptive Land Management), dont le siège se trouve à Accra au Ghana, et le SASSCAL (Service Centre for Climate Change and Adaptive Land Management) à Windhoek en Namibie. Onze pays d’Afrique de l’Ouest participent au WASCAL et cinq pays d’Afrique australe participent au  SASSCAL. Selon ses chiffres, le BMBF a investi à ce jour 130 millions d’euros dans les deux centres, d’autres fonds de plusieurs millions suivront.

Olaf Pollmann, responsable du WASCAL et du SASSCAL au DLR
Olaf Pollmann, responsable du WASCAL et du SASSCAL au DLR © privat

Les grandes collections de données, libres d’accès, sur les sols, le climat et l’environnement sont au cœur de ces deux centres de recherche. Elles permettent des modélisations ; selon le BMBF, on a étudié par exemple quels seraient les besoins supplémentaires en eau si le climat se réchauffait de 2 °C. Un autre exemple : « En Afrique australe, un réseau de stations météorologiques a été créé qui aide les services météorologiques locaux à faire des prévisions », dit Olaf Pollmann. Il est responsable scientifique au service Environnement et Durabilité au Centre allemand d’avionique et d‘aéronautique (DLR), chargé par le BMBF de réaliser les projets avec le WASCAL et le SASSCAL. Grâce aux nouvelles stations météorologiques, on peut maintenant faire des prévisions plus précises, En Namibie, les chercheurs ont créé une application interactive sur les précipitations pour les agriculteurs. S’il pleut fortement, le signal de téléphonie mobile faiblit. Cela permet de mesurer les précipitations sur de longues distances et les paysans peuvent mieux planifier le moment des semences.

Les scientifiques travaillent ensuite dans les gouvernements de leur pays, dans des universités ou à la Banque mondiale.
Olaf Pollmann, responsable scientifique au DLR

Fin 2018, les centres d’études et de recherche de troisième cycle de WASCAL, installés dans dix universités d’Afrique de l’Ouest, avaient déjà plus de 350 diplômés. Quiconque a été sélectionné pour une bourse de master ou de doctorant est aussi soutenu pour un séjour d’étude en Allemagne. A Accra, un nouveau programme d’anciens étudiants vient d’être lancé, le Climate Research Alumni and Postdocs in Africa (CLAPafrica). Les boursiers deviennent membres d’un réseau croissant de spécialistes du climat travaillant dans les disciplines les plus diverses et seront invités aux conférences internationales et à des séjours de recherche en Europe. Les premiers participants sont en cours de sélection, la prochaine période de candidature ouvrira début 2020..

Tous les programmes de WASCAL et de SASSCAL ont un même objectif : former plus d’expertes et d’experts africains du climat dans leur pays et leur permettre de transmettre leur savoir. « Les scientifiques formés au WASCAL et au SASSCAL sont des experts très demandés », dit ce responsable au DLR qu’est M. Pollmann. « Ils travaillent ensuite dans les gouvernements de leur pays, dans des universités ou même à la Banque mondiale. » Ainsi, ceux qui sont le plus concernés par le réchauffement de la planète peuvent parler pour leur pays dans les négociations internationales.

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