Après les élections au Bundestag
Que se passe-t-il après les élections au Bundestag ? À Berlin les négociations pour la formation d’un gouvernement vont commencer.

Les électeurs ont voté ; c’est maintenant aux partis d’agir. Toutefois, le résultat des votes des citoyens le 22 septembre ne facilite pas la politique. Bien que les partis CDU et CSU, avec Angela Merkel à leur tête, aient nettement remporté les élections, la formation du gouvernement s’avère difficile. L’Union a manqué de peu la majorité absolue et son précédent partenaire de la coalition, le parti libéral démocrate (FDP) n’est pas parvenu à franchir la barre des cinq pour cent de voix, de sorte qu’il ne sera pas représenté au parlement. Angela Merkel doit chercher de nouveaux partenaires. Que se passe-t-il après les élections au Bundestag ?
Selon la Loi fondamentale, le nouveau Bundestag doit se réunir au plus tard 30 jours après les élections. La « séance constitutive » aura donc lieu le mardi 22 octobre au plus tard. La précédente législature dure jusqu’à cette session. Les députés conservent leur mandat, le gouvernement reste au pouvoir et le mandat de la chancelière ou du chancelier ne se termine qu’au moment de la première réunion du nouveau Bundestag. Le nouveau parlement élit le futur chef du gouvernement. Si cela n’a pas lieu lors de la séance constitutive, le chancelier en place a l’obligation, à la demande du président fédéral, d’assumer ses fonctions jusqu’à l’élection d’un successeur.
Actuellement, dans les coulisses, on s’interroge sur les possibilités de coalition. En Allemagne, il est d’usage que le parti ayant les meilleures chances de former un gouvernement engage les négociations. Contrairement à ce qui se passe dans certains pays, ce n’est pas le président ou une autre instance qui l’en charge. La CDU/CSU prendra tout d’abord des premiers contacts avec le parti social-démocrate (SPD). Une coopération des deux partis aboutirait à une grande coalition. En général, elle est considérée comme la plus plausible même s’il y a des divergences, par exemple en ce qui concerne les impôts. Le SPD plaide pour la réintroduction de l’impôt sur la fortune et l’augmentation des droits de succession et demande de relever le taux maximum d’impôt. Le parti CDU refuse toute augmentation d’impôt. Si une grande coalition devait toutefois voir le jour, le gouvernement disposerait de 502 députés et serait face à une opposition du parti écologiste et du parti de gauche, Die Linke, ayant seulement 125 parlementaires.
Une coalition des partis CDU/CSU avec le parti des écologistes Bündnis 90/Die Grünen est aussi possible. Angela Merkel a également invité ce parti à des entretiens. Si cette coopération devait se réaliser, ce serait la première coalition noire-verte au niveau fédéral. Des personnalités politiques du parti écologiste se disent prêtes à avoir des entretiens sérieux tout en soulignant qu’il y a des différences fondamentales entre les partis. Une coalition entre les partis SPD, Bündnis 90/Die Grünen et Die Linke contre l’Union est mathématiquement envisageable mais est considérée comme peu probable ; lors de la compagne électorale, le SPD avait exclu une coalition avec le parti Die Linke.
En cas de premiers contacts positifs, les véritables négociations de coalition commencent – et elles peuvent durer longtemps. Après les élections au Bundestag en 2005, elles ont duré 65 jours. Faute de consensus, il y aurait probablement de nouvelles élections.