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La diversité, c’est son programme

Juliane Drews travaille depuis près de deux décennies pour les Nations unies : actuellement, elle est responsable des ressources humaines pour l’UNICEF Inde.

Friederike BauerFriederike Bauer, 11.04.2024
Juliane Drews, directrice des ressources humaines à l’UNICEF Inde, à New Delhi
Juliane Drews, directrice des ressources humaines à l’UNICEF Inde, à New Delhi © Florian Lang

Ils vivent le réseautage international : nous vous invitons à découvrir des personnes qui assurent des partenariats avec l’Allemagne dans le monde entier. Car ce n’est que tous ensemble que nous pourrons relever les défis mondiaux. 

Juliane Drews connaît bien la collaboration par-delà les continents et les fuseaux horaires. Cela dit, elle doit encore s’habituer au fait que ses collègues du Népal voisin ont 15 minutes d’avance sur elle : le Népal est le seul pays au monde à avoir un décalage horaire d’un quart d’heure. Quand il est midi à New Delhi, chez Drews, il est déjà 12 h 15 à Katmandou. Le fait qu’elle soit arrivée en retard à la première vidéoconférence lui a été pardonné ; aussi, quoi qu’il en soit, tout le monde lui accorde le temps d’arriver dans le calme, dit-elle. Depuis quelques semaines, Drews est responsable des ressources humaines de l’UNICEF, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, en Inde.

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Auparavant, elle avait déjà travaillé pour l’ONUSIDA à Genève, pour l’OIT à Turin (l’Organisation internationale du travail italienne), pour la GIZ dans les territoires palestiniens (l’agence de coopération internationale allemande pour le développement), et encore avant, pour l’OIT à Budapest. C’est là qu’elle avait fait connaissance de son futur mari, qui, depuis, l’accompagne dans son parcours professionnel au sein des Nations unies. Et cela, depuis 2007. À l’époque, après avoir étudié les sciences politiques à Berlin, Juliane Drews avait décidé de travailler dans des organisations internationales, tout d’abord plutôt à des postes politiques, puis finalement dans le domaine des ressources humaines : elle ne l’a pas regretté une seconde. 

Responsable de 460 collaborateurs en Inde 

En tant que responsable de l’équipe des gestionnaires du personnel, elle s’occupe maintenant de 460 collaborateurs de l’UNICEF en Inde, cela allant des candidatures aux retraites, en passant par toutes les phases de la vie professionnelle. Des personnes d’horizons et de qualifications très différents sont requises afin de mener à bien les tâches complexes de l’UNICEF en Inde : améliorer les chances de survie des enfants, les protéger d’un manque d’éducation, renforcer l’éducation des filles, permettre l’accès aux vaccins et bien d’autres choses encore.

Juliane Drews s’entretenant avec des collègues
Juliane Drews s’entretenant avec des collègues © Florian Lang

La propre équipe de Drews se compose de dix collaborateurs : tous originaires d’Inde, leurs expériences ainsi que leurs contextes linguistiques et culturels sont très variés. Drews apprend beaucoup de leur part, surtout au cours de ces premières semaines : par exemple, que les vidéoconférences peuvent être organisées plus rapidement que ce qu’elle avait connu dans ses postes occupés jusqu’à présent. Ou encore quelles sont les institutions d’enseignement supérieur du pays auxquelles l’UNICEF doit s’adresser pour le recrutement de nouveaux collaborateurs, dans le but de prendre également en compte les groupes marginalisés.

Le monde entier dans un même bureau

Drews trouve la collaboration avec des personnes du monde entier, et toutes leurs différences culturelles, « incroyablement enrichissante ». Elle a également profité de cet enrichissement lors de ses précédents postes. Par exemple, elle a appris d’une collègue du Malawi que la prétendue efficacité allemande n’est pas toujours aussi concluante que ce que l’on a tendance à croire. On peut, certes, établir des calendriers et des listes de choses à faire, et même envoyer des suggestions par e-mail, mais « cela ne veut pas dire qu’il se passe quelque chose ». Selon elle, il est parfois préférable de faire connaissance avec quelqu’un en personne, de discuter, de boire un café ou un thé, d’établir un contact. « Après cela, la collaboration fonctionne incroyablement bien. »

Juliane Drews dans son bureau à New Delhi
Juliane Drews dans son bureau à New Delhi © Florian Lang

Drews est toujours fascinée, non seulement par son environnement de travail, mais aussi par ses tâches en tant que responsable des ressources humaines. C’est là que ses convictions personnelles, à savoir que la diversité est essentielle pour une cohabitation saine, rejoignent les nécessités de sa profession, soit la présence de femmes à des postes élevés : aux Nations unies, c’est tout à fait normal. Des personnes d’Afrique, d’Asie et d’Europe dans un même bureau, cela va de soi. La diversité linguistique, c’est le quotidien. En tant que directrice des ressources humaines, Drews doit même explicitement faire en sorte que la représentation géographique parmi les collaborateurs soit équilibrée et qu’il y ait « un bon mélange de tout cela ». La diversité, c’est son programme. 

Il ne s’agit pas seulement de promouvoir les femmes

Juliane Drews s’engage aussi à titre personnel. Elle se définit comme féministe et considère explicitement que sa position ne se limite pas à la promotion des femmes, mais concerne aussi la répartition des pouvoirs ainsi que l’accès aux ressources. Drews conçoit le féminisme comme une vision du monde et une voie menant à une société plus juste. Il n’est donc guère étonnant qu’elle approuve formellement la politique féministe étrangère et de développement que le gouvernement allemand mène depuis 2023. C’est dans cet esprit qu’elle souhaiterait voir l’Allemagne jouer un rôle plus important dans les Nations unies, un rôle basé sur des valeurs et axé sur des résultats, et non sur le fait de « briller au premier rang ». 

À la question de savoir si une telle vision ne se heurte pas à la dure réalité et à la structure du pouvoir de notre époque, elle répond : « Je viens d’Allemagne de l’Est et j’ai vu que les choses pouvaient évoluer pour le mieux sans violence. » Cette expérience personnelle et historique de la révolution pacifique de 1989, qui a finalement abouti à l’unité allemande, lui permet d’aborder les choses avec une certaine confiance. Elle croit au pouvoir du changement et le revendique à travers sa biographie. 

En Inde, elle souhaite découvrir le pays et ses habitants, effectuer du bon travail, faire bouger les choses – et rejouer au polo-vélo. Elle aime ce sport inhabituel et le pratique de manière intensive, participant même à des compétitions. Mais elle n’a pas encore cherché à savoir si le polo-vélo existait à New Delhi, faute de temps. Mais elle reste confiante, bien sûr. Et si ce n’est pas le cas, « alors, nous créerons un club » précise-t-elle.