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« De nouvelles alliances autour de valeurs »

Politique étrangère féministe : dans une interview, Leonie Stamm, de l’Institut allemand de politique étrangère (DGAP), explique le concept et ce qu’il représente.  

Helen SibumInterview: Helen Sibum , 27.02.2024
Leonie Stamm, chargée de recherche à la DGAP
Leonie Stamm, chargée de recherche à la DGAP © DGAP

Madame Stamm, selon vos propres termes : qu’est-ce que la politique étrangère féministe ? 
Il n’existe pas de définition unique, mais certains éléments clés qui relient les différentes conceptions. Nombreuses sont les personnes qui comprennent la politique étrangère féministe comme étant une possibilité de renforcer les droits, les ressources et la représentation des femmes ainsi que des groupes marginalisés. C’est également l’approche que suit le gouvernement allemand. Voici donc la question qui se pose : quelles sont les voix qui sont intégrées dans les processus de politique étrangère et qui n’ont pas encore été très écoutées par le passé ? Dans le même temps, une autre dimension existe : la question de la sécurité. Quelle sécurité est placée au centre des décisions de la politique étrangère ? S’agit-il de la sécurité de l’État ou de la sécurité des personnes ?  

Vous avez participé à l’élaboration du concept allemand. Qu’est-ce qui était important pour vous dans cette démarche ? 
Un processus de consultation a été mené par le ministère des Affaires étrangères, auquel ont participé de nombreuses organisations de la société civile et des groupes de réflexion. Le processus lui-même était important, car il a permis d’intégrer différentes perspectives et exigences. Ce qui est également primordial, c’est que le concept offre un espace d’autoréflexion et de développement. Il s’agit d’un concept très récent, sur lequel il faudra continuer à travailler.  

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Qu’est-ce que la stratégie a apporté depuis son lancement, il y a un an ? 
Tout d’abord, elle a entraîné des changements internes au sein du ministère des Affaires étrangères, avec, entre autres, la nomination d’une ambassadrice pour une politique étrangère féministe ainsi que l’introduction de la budgétisation sensible au genre (gender budgeting), à savoir l’intégration de la perspective de genre à tous les niveaux du budget. De plus, de nouvelles narrations ont été apportées : dans les discours de la ministre des Affaires étrangères, il est aujourd’hui souvent question des perspectives des femmes et des groupes marginalisés, précisément dans les conflits. Par ailleurs, d’autres pays mènent désormais une politique étrangère féministe : ainsi se forment de nouvelles alliances autour de valeurs. Citons l’exemple de la réunion des ministres des Affaires étrangères qui s’est déroulée en 2023 à Oulan-Bator, sur l’invitation d’Annalena Baerbock et de ses homologues française et mongole. Au sujet des grandes questions de la politique, des lignes directrices de la politique étrangère allemande, il reste encore beaucoup à faire. Sur ce point, il faut toujours se reposer la question de fond : qui et qu’est-ce qui se trouve au centre de la prise de décision en politique étrangère ?