Le chorégraphe John Neumeier donne une interview à DE
John Neumeier est depuis 40 ans directeur et chef chorégraphe du Ballet de Hambourg. Trois questions à l’occasion de cet anniversaire.

1. M. Neumeier, vous avez repris le Ballet de Hambourg il y a 40 ans et en avez fait un centre de la danse de réputation internationale. Qu’est-ce pour vous qu’un ballet exceptionnel, quelles sont vos sources d’inspiration ?
Avec mes ballets, je souhaite toucher et émouvoir les gens. Lors de ma première journée comme directeur du Ballet de Hambourg il y a 40 ans, je ne pensais pas arriver à un tel niveau. J’avais une vision mais pas de feuille de route. Ma principale source d’inspiration était et est encore la musique, puis les danseuses et les danseurs qui sont mes instruments les plus importants comme chef chorégraphe. Et, enfin, mon travail est influencé par tout ce qui se passe dans ma vie. La danse est un art vivant, chaque ballet est différent à chaque représentation, je remets sans cesse mon travail en question. C’est peut-être la raison du succès.
2. Vous célébrez cet anniversaire avec un programme record pour les Journées du Ballet de Hambourg. Quels en seront les moments phares ?
Je pense que chacun des 23 ballets que nous présenterons à Hambourg lors des Journées record du Ballet est un moment phare. Mais nous proposons aussi avec la reprise de « Shakespeare Dances » un magnifique hommage à ce grand auteur ; des musiciens et des chanteurs merveilleux côtoient les danseurs dans le « Gala pour piano, voix et danse » et nous redonnons mon ballet « La Passion selon Saint-Mathieu » dans l’église principale de Hambourg, le Michel. Je pense qu’il y en a pour tous les goûts : des ballets sacrés et symphoniques, des ballets à histoire et des galas. En outre, avec les Ballets de Monte-Carlo et le Ballet national de Bavière, deux excellentes compagnies viennent donner des spectacles.
3. On cite souvent la phrase de Pina Bausch « dansez, dansez, sinon nous sommes perdus ». Quel est votre credo, que signifie la danse pour vous ?
La danse est pour moi l’art le plus direct qui soit. La musique touche directement les gens et leur donne envie de bouger. Pendant les représentations, on ne peut pas bouger dans son fauteuil d’opéra mais on peut regarder et bouger intérieurement, se laisser toucher. Le langage de la danse est universel, tout le monde comprend son vocabulaire ; la danse peut ainsi rapprocher les gens.
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