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Le sport, une force sociale

Le ministère fédéral des Affaires étrangères soutient depuis plus de 50 ans des projets de développement du sport dans le monde. Une interview de Patrick Dzierzon, du service des relations sportives internationales au ministère des Affaires étrangères, sur les objectifs et les priorités de ce soutien.

05.04.2017
© dr322/fotolia - Sport promotion

M. Dzierzon, la promotion internationale du sport est depuis des décennies un instrument important de la politique éducative et culturelle étrangère. Son format a été élargi il y a deux ans. Dans quelle intention ?

Depuis 2015, la promotion du sport a mis l’accent sur les effets politiques sans négliger pour autant les thèmes « classiques ». Nous avons donc élargi le cercle des partenaires, avec entre autres Streetfootballworld, Discover Football, Right to Play et Mifalot, et mis l’accent sur trois domaines politiques et régionaux. Il s’agit d’abord du travail avec les réfugiés, des thèmes de genre et de l’inclusion et, deuxièmement, du Proche et Moyen-Orient, de l’Inde et de l’Afrique.

Patrick Dzierzon

Pouvez-vous nous donner un exemple ?

Actuellement, quelque 65 millions de personnes sont des réfugiés, soit plus que jamais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La moitié d’entre eux sont des enfants et des adolescents qui ont besoin d’une protection particulière. Les causes principales de leur fuite et de leur déplacement sont les conflits violents, comme actuellement en Syrie. Son voisin, le Liban, assume une lourde charge en accueillant un très grand nombre de réfugiés syriens. Outre les instruments classiques de l’aide humanitaire et des programmes de stabilisation, le ministère des Affaires étrangères tente aussi, avec des projets de promotion internationale du sport, d’offrir une perspective aux réfugiés et de soutenir la population locale afin de faciliter la cohabitation des différents groupes en les intégrant à des projets sportifs communs. Ces projets ne transmettent pas seulement des contenus touchant au sport, ils transmettent aussi des compétences sociales.

Comment naissent ces programmes ?

Le ministère des Affaires étrangères définit le cadre avec ses priorités politiques et régionales pour les organismes de la promotion internationale du sport. Ces organismes s’adressent au ministère des Affaires étrangères avec des demandes de subvention des projets. En général, ces projets sont conçus par des organismes allemands ou internationaux avec des associations locales ou des ONG.

La promotion internationale du sport existe depuis le début des années 1960. Quel bilan en tirez-vous à ce jour ?

Depuis sa création, la promotion internationale du sport couvre avec ses projets un large éventail de pays, de disciplines sportives et d’approches. Nous ne pourrons pas résoudre les grandes crises dans le monde avec du foot et le sport en général, ce n’est pas nouveau. Mais nous pouvons contribuer à ce que les gens se rencontrent, apprennent à se connaître et à s’apprécier, contribuer à éliminer les préjugés et à surmonter les barrières mentales. C’est la raison pour laquelle le ministère des Affaires étrangères soutient des projets sportifs depuis plus de 50 ans. La force sociale que la culture peut développer est particulièrement bien mise en valeur dans le sport.

Journée internationale du sport au service du développement et de la paix le 6 avril

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