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Construire des passerelles vers la croissance durable

Il y a moyen de faire concorder des entreprises allemandes avec de jeunes recrues qualifiées : des initiatives germano-africaines en économie et dans l’enseignement supérieur le prouvent.

07.02.2017
© GIZ - Education

Ce qu’Hervé Kubwimana apprécie le plus en Allemagne ? « La façon dont les gens discutent entre eux -  je puis être très franc et émettre un commentaire critique, même dans une discussion avec un cadre dirigeant », dit le jeune Rwandais originaire de la capitale, Kigali. Kubwimana a deux passions : l’entrepreneuriat social et les start-ups – de préférence en combinant les deux. Ce qui le pousse, ce n’est pas faire des affaires par intérêt personnel, mais développer économiquement l’Afrique – à bon escient, dit-il.

Comptant quelque 200 millions d’habitants entre 15 et 24 ans, l’Afrique a la population la plus jeune du monde entier. Mais 60 % de la totalité des chômeurs sont des jeunes, « bien que la formation s’améliore de plus en plus », affirme Kubwimana. Au Rwanda, étant donné la pénurie de réseaux et de moyens, les petites entreprises n’ont que peu de chances d’embaucher du personnel, donc de créer des emplois. Bien souvent, le savoir pratique et les contacts leur manquent pour lancer leur start-up sur le marché. D’où le bilan qu’en tire Kubwimana : « Il faut que les jeunes chefs d’entreprise motivés aient accès aux aptitudes, aux réseaux et au capital requis. »

Pour pouvoir y contribuer aussi largement que possible, le jeune homme de 28 ans est à rude école. Après ses études d’agronomie au Rwanda, il a travaillé pendant près de quatre ans chez  African Entrepreneur Collective (AEC), un collectif qui soutient la croissance de jeunes pousses locales, après quoi il a fait son master en Business Strategy and Entrepreneurship au Royaume-Uni et maintenant, il vit dans sa nouvelle patrie temporaire : à Darmstadt, dans le Land de Hesse. 

Un an dans une entreprise allemande 

C’est possible grâce à l’initiative « L’Afrique arrive ! » lancée en 2008 par 19 grands groupes allemands du DAX ainsi que des entreprises familiales, afin de construire des passerelles entre des sociétés allemandes et l’Afrique subsaharienne. « Pour réaliser cet objectif, la Société allemande de coopération internationale (GIZ) est intervenue ; c’est elle qui a préparé les dossiers de candidature avec les entreprises et assuré le suivi du réseau des anciens étudiants  », dit Lydia Jebauer-Nirschl, chef de projet auprès de la Société de coopération internationale (GIZ). 

Kubwimana fait partie des 30 jeunes cadres de la promotion actuelle qui suivent une formation pendant un an dans une entreprise allemande. Au Merck Innovation Center, à Darmstadt, il travaille dans une équipe qui soutient les projets de nouveaux entrepreneurs dans le domaine de la santé et des sciences de la vie – notamment en Afrique.

Son stage achevé, Kubwimana espère pouvoir continuer à aider le Merck Innovation Center à croître en Afrique. Il ne serait pas le premier à réussir à maintenir une coopération à long terme avec l’entreprise allemande hôte. Selon la coordinatrice de la GIZ, Jebauer-Nirschl, 60 à 70 % des jeunes cadres continuent, après leur stage, à travailler dans leur pays au sein de  l’entreprise qui les a formés.

1000 spécialistes en trois ans

L’initiative Fachkräfteentwicklung für Afrika (formation de main-d’œuvre spécialisée pour l’Afrique) de la Fédération allemande d’ingénierie (VDMA) désire également renforcer la coopération entre les entreprises allemandes et africaines. « Pour permettre aux sociétés africaines d’augmenter leur efficacité grâce à la technologie allemande, leurs employés doivent connaître exactement les processus de travail modernes des machines », dit Norbert Völker, chef de projet et représentant de la fédération. Or, bien souvent, la formation standard dispensée par l’État ne prépare pas les étudiants à la pratique. C’est la raison pour laquelle le VDMA compte créer des centres de formation professionnelle avec des sociétés botswanaises, kenyanes et nigérianes. Au cours des trois années à venir, 1000 spécialistes seront formés sur place par des formateurs locaux. 

Transfert de savoir entre les universités et l’économie

Quant au Service allemand des échanges universitaires (DAAD), il se concentre sur la formation de main-d’œuvre spécialisée avant le départ dans la vie professionnelle et promeut depuis 2011, par le biais des « partenariats pratiques » et avec la participation des milieux économiques, la coopération entre les universités africaines et allemandes. Et ici aussi, le transfert de savoir intervient pour aider les jeunes recrues telles qu’Hervé Kubwimana à réaliser leur passion : contribuer à forger la croissance de l’Afrique. Dans un premier temps, Kubwimana se réjouit d’apprendre à mieux connaître Berlin et il prévoit une petite excursion. « De préférence en mai ou juillet », dit-il. D’ici à l’été, il a encore du pain sur la planche.

Vous trouverez ici un article sur l’initiative « L’Afrique arrive ! »

Vous trouverez ici un article sur la formation en alternance au Nigeria.

Vous trouverez ici un article sur l’engagement de l’Allemagne en Afrique dans les domaines de l’éducation et de la recherche. 

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