Ruhrtriennale 2014
Le directeur artistique Heiner Goebbels parvient à créer un portrait musical d’une métropole en utilisant des sons du monde entier.
Si la Ruhr était une symphonie à quoi ressemblerait-elle ? Les visiteurs de la Ruhrtriennale pourront le découvrir lors de la première de « Surrogate Cities Ruhr ». Le cycle du directeur artistique Heiner Goebbels est le portrait musical d’une métropole imaginaire. Goebbels l’a créé en s’inspirant de textes, de dessins et de plans de ville. Il a utilisé des sons captés à Berlin, New York, Tokyo et Saint-Pétersbourg. La composition d’origine a été adaptée pour le célèbre festival international de la Ruhr. Un ancien site industriel à Duisburg sert de scène à un paysage urbain agité, que la chorégraphe française Mathilde Monnier a composé avec 140 enfants, adolescents et adultes de la région où le charbon et l’acier régnait.
Quelque 1000 artistes internationaux
« Surrogate Cities Ruhr » est un temps fort de la Ruhrtriennale consacrée depuis 2002 aux spectacles musicaux, à la danse, à la performance, aux concerts, au cinéma et à l’art contemporain auxquels les monuments industriels de la Ruhr servent de cadre. Quelque 1000 artistes internationaux présentent environ 150 événements culturels passionnants et 30 productions. L’accent est mis sur des œuvres musicales du XXe siècle qui, dans une certaine mesure, étaient révolutionnaires mais que l’on peut rarement entendre. C’est le cas de « De Materie » du compositeur néerlandais Louis Andriessen qui n’a plus jamais été présentée après sa première en 1989 à Amsterdam. Mais aussi le travail de régie de Romeo Castellucci dans la Jahrhunderthalle de Bochum, consacré à « Neither », l’unique opéra du compositeur américain Morton Feldman. Matthew Herbert, qualifié de « God of Electronic Music », invite à assister à un concert de piano sur le site de l’ancienne mine de charbon de Zollverein à Essen. Le film « River Of Fundament », auquel ont participé des personnalités telles que les écrivains Salman Rushdie und Jeffrey Eugenides, est une coopération entre l’artiste britannique Matthew Barney et le compositeur américain Jonathan Bepler. Le film parle de la vie, la mort et la réincarnation, avec les zones industrielles américaines comme toile de fond, et établit ainsi une nouvelle passerelle entre la Ruhr et le monde.
