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Le nouveau monstre médiatique

Les récits complotistes font flores pendant la crise. Comment les combattre ? Cinq questions à Katharina Nocun.

18.01.2021
Frau mit Aluhut
© dpa

Katharina Nocun est militante des droits civiques, activiste du Net et journaliste. En 2020, elle a publié, avec Pia Lamberty, le bestseller « Fake Facts. Wie Verschwörungstheorien unser Denken bestimmen » (Fake Facts. Comment les théories complotistes influencent notre pensée).

Mme Nocun, les récits complotistes font flores en ce moment. Est-ce dangereux ?
Quiconque croit que le virus n’existerait pas ne se protège pas et ne protège pas les autres. Nombre de gens s’inquiètent actuellement pour des amis ou des parents attirés par les récits complotistes. Il ne faut pas négliger le sujet car cela peut avoir des conséquences fatales sur le long terme. Quiconque croit à un grand complot dans la médecine ne consulte peut-être pas un médecin s’il est gravement malade et fait plutôt confiance à des guérisseurs. Cela peut mal finir.

Katharina Nocun
Katharina Nocun © www.GordonWelters.com

Le boom complotiste actuel est-il un phénomène internet ?
Pendant le nazisme, les mythes complotistes antisémites étaient un élément central de la propagande. Ils étaient même enseignés dans les écoles. Ce serait un peu court d’attribuer à internet la diffusion des théories complotistes. Evidemment, les idéologues complotistes utilisent des plateformes comme Facebook, Instagram, YouTube ou Telegram. Mais il y a aussi sur ces plateformes nombre de comptes expliquant les dangers des mythes complotistes. Il y a aussi des médias classiques qui offrent une plateforme aux idéologues complotistes. Ce n’est pas aussi simple.

 Quiconque présume que les élections sont truquées finit par ne plus aller voter. 
Katharina Nocun

Avec la croyance dans les mythes complotistes, la confiance dans les institutions et les médias sérieux disparaît. Est-ce que cela met la démocratie en danger ?
Quiconque présume que les élections sont truquées finit par ne plus aller voter. Dans une démocratie, il est normal de débattre sur des opinions divergentes. Mais si des groupes créent leurs propres faits, cela menace notre capacité à trouver de bonnes solutions aux problèmes pressants. Cela ne vaut pas seulement pour la pandémie.

Que peut-on faire comme ces mythes ?
Les gens sont moins sensibles aux mythes complotistes s’ils sont auparavant informés et avertis sur les stratégies des idéologues complotistes. Ces programmes d’information devraient impérativement faire partie de l’enseignement scolaire.

Interview : Martin Orth                

© https://www.deutschland.de/fr

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