Achèterons-nous bientôt de l’électricité venant de nos toits ?
Le fonctionnement de la technologie blockchain et son impact éventuel sur l’économie de l’énergie.
Allemagne. Décentralisation, numérisation et décarbonisation : l’économie de l’énergie est confrontée à de grands challenges. Le nombre de producteurs augmente, ce qui remet en question les relations entre les producteurs d’énergie et les consommateurs. Car pourquoi les petits producteurs ne pourraient-ils pas vendre directement aux consommateurs l’électricité venant de l’installation solaire sur leur toit ? Cela est déjà possible à un niveau modeste et avec beaucoup de travail pour établir les factures. C’est la raison pour laquelle on entend toujours plus souvent le mot magique de « blockchain » dans le débat actuel.
Comment fonctionne la blockchain ?
La blockchain est un système de paiement numérique, autonome et décentralisé. Il permet à des particuliers de faire des transactions sans instances de transmission. La blockchain fonctionne comme une sorte de livre de comptes public où les transactions sont visibles par toutes les parties prenantes. Les transactions étant rassemblées, on parle d’une chaîne (chain) s’allongeant sans cesse et composée de paquets de données (blocks). C’est ainsi que l’étude « Blockchain in der Energiewirtschaft » de la Fédération allemande de l’économie de l’eau et de l‘énergie (BDEW) la décrit. A l’origine, ce terme provient du domaine des cybermonnaies.
Que permet la blockchain dans l’économie de l’énergie ?
L’utilisation d’un procédé blockchain pourrait permettre aux consommateurs d’acheter leur électricité auprès du producteur proposant les meilleurs prix. Si le soleil brille, l’énergie vient directement de l’installation solaire voisine ; si le vent souffle, elle provient de la mer du Nord. Pour que ces petites transactions en vaillent la peine, leur coût doit être aussi faible que possible. C’est ce que permet la technologie de la blockchain
Où en est la technologie blockchain ?
La technologie blockchain convient bien à une économie de l’énergie toujours plus décentralisée. Selon les experts, la blockchain pourrait même rendre superflus les distributeurs d’énergie classique. Mais les questions de réglementation devraient être éclaircies avant une utilisation de grande envergure. Qui finance l’infrastructure, c’est-à-dire les réseaux ? Qui est responsable de la sécurité de l’approvisionnement ? Le monde politique doit apporter des réponses. Cela pourrait aussi être une belle opportunité pour les distributeurs s’ils évoluent pour devenir des prestataires de services en systèmes.
Streaming : Berlin Energy Transition Dialogue (BETD), les 17 et 18 avril 2018