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Les gardiens des forêts

Partout dans le monde, les forêts souffrent de la déforestation illégale. Susanne Gotthardt, experte de la question forestière, explique comment le WWF sauve des forêts en Asie du Sud-Est. 

Kim BergKim Berg , 27.09.2023
Susanne Gotthardt soutient le WWF et d’autres organisations de la société civile en Asie du Sud-Est qui s’engagent pour la préservation de la biodiversité.
Susanne Gotthardt soutient le WWF et d’autres organisations de la société civile en Asie du Sud-Est qui s’engagent pour la préservation de la biodiversité. © © Marlena Waldthausen / WWF

Madame Gotthardt, quel est l’engagement en Asie du Sud-Est du Fonds mondial pour la nature (WWF), l’une des plus grandes organisations de protection de la nature ?
J’apporte mon soutien avant tout aux organisations du WWF et à d’autres organisations de la société civile sur place qui œuvrent pour la préservation de la biodiversité et donc plus particulièrement pour la protection des forêts riches en espèces. Cela se fait de manière très diverse. Le WWF coopère avec les gouvernements, les entreprises et les communes pour exploiter de manière durable les couloirs forestiers situés entre les zones protégées, et ainsi les préserver. Nous soutenons les communautés indigènes, qui agissent en tant que gardiens des forêts, et développons, par ailleurs, des modèles de gestion et des plans de développement durables et inclusifs. 

Nous misons sur une combinaison de protection, de production durable et de reconstitution des forêts.

Pour cela, la population locale doit être « aux commandes ».
Susanne Gotthardt, WWF

Quel rôle joue la population dans la protection des forêts ?
La population locale y joue un rôle très important. D’une part, les gens sont directement impactés par la perte des forêts et de leurs ressources. D’autre part, ils ont aussi besoin d’opportunités de revenus et de perspectives. Il faut réunir ces deux aspects. Par le passé, de nombreux pays d’Asie du Sud-Est ont connu des taux de déforestation élevés, principalement pour faire de la place à de nouvelles plantations, comme celles d’huile de palme ou de caoutchouc. Puis, les mentalités ont changé et leur nombre, heureusement, a diminué en partie de manière significative. Cela dit, de nombreuses forêts ne sont pas en très bon état. Des solutions à l’échelle de la société sont désormais nécessaires pour concilier les intérêts économiques, sociaux et écologiques. Le WWF mise sur une combinaison de protection, de production durable et de reconstitution des forêts. Pour cela, la population locale doit être « aux commandes ». Car elle y vit depuis des générations et est étroitement liée à ces régions. 

Quels projets du WWF existent en Asie du Sud-Est ?
Dans le Sabah, un État de Malaisie, le WWF fait équipe avec de petits et moyens cultivateurs d’huile de palme. L’objectif est d’introduire d’ici 2026, sur une surface d’environ 15 000 hectares, des pratiques de culture plus durables, certifiées selon les normes de la table ronde sur l’huile de palme durable (« Roundtable on Sustainable Palm Oil » ou RSPO). Par ailleurs, en reboisant des surfaces dégradées, un couloir écologique devrait être créé pour qu’il puisse annuler les destructions causées par l’homme. Cela devrait permettre aux animaux sauvages indigènes de retrouver une partie de leurs voies naturelles de migration. Par la même occasion, cette action vise à réduire les conflits croissants entre les hommes et les éléphants dans la zone du projet, ainsi qu’à stabiliser les populations d’animaux sauvages menacées, tels que les orangs-outans. 

L’exploitation durable devrait protéger les forêts d’Asie du Sud-Est.
L’exploitation durable devrait protéger les forêts d’Asie du Sud-Est. © picture alliance / AA

Comment qualifieriez-vous l’engagement allemand pour la protection des forêts dans le monde ?
Le gouvernement allemand soutient la protection des forêts dans le monde entier par le biais de divers programmes de promotion. C’est bien et c’est important. Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires afin de protéger les forêts pour préserver le climat et les générations futures. La transformation vers une production durable doit être soutenue au sein même des pays. La loi européenne sur les chaînes d’approvisionnement impose à présent, pour certains produits, de prouver l’absence de déforestation. Or, cela met parfois les producteurs face à de grands défis, surtout les petits exploitants agricoles. D’autres adaptations sont encore requises, ici, pour rendre la protection efficace. Notamment, les entreprises qui achètent des matières premières doivent, elles aussi, assumer leurs responsabilités et ne pas se contenter de participer financièrement. 

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Comment les gens peuvent-ils contribuer à la protection des forêts partout dans le monde ?
La production de nombreux produits est liée à la déforestation, comme le papier, les biocarburants et les pneus de voiture. Mais c’est souvent aussi le cas de façon indirecte, comme pour la viande. Car pour la production de viande, la forêt tropicale est déboisée afin d’y planter du soja, nourriture principale de nombreux animaux d’élevage. Et il ne suffit pas de remplacer l’huile de palme, par exemple, par d’autres huiles, car celles-ci nécessitent davantage de surface par litre d’huile. Dans l’ensemble, il faut moins consommer et consommer de manière plus consciente. Il existe des certifications comme FSC et RSPO, qui attestent d’une production plus durable. Même l’huile de palme bio est désormais disponible, mais dans une proportion très faible à l’échelle mondiale, et à ce jour, elle ne provient pas d’Asie du Sud-Est. 

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Susanne Gotthardt, chargée de mission pour l’Indonésie au WWF, a intégré le WWF (Fonds mondial pour la nature) en 2011. 

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