Christian Morgenstern, poète et anti-conformiste
La verve brillante marque l’œuvre du poète Christian Morgenstern
En Allemagne, presque tous les enfants connaissent Christian Morgenstern – peut-être même parce que c’est le nom de leur école. De nombreux organismes publics honorent le poète en portant son nom. Le 31 mars 2014 marquera le centenaire de sa mort. Presque tous les enfants parlant allemand connaissent ce poème :
„Ein Wiesel / saß auf einem Kiesel / inmitten Bachgeriesel. / Wisst ihr / weshalb? / Das Mondkalb / verriet es mir / im Stillen: / Das raffinier- / te Tier / tat’s um des Reimes willen.“
(Une belette – ou était-ce un belet ? était campée sur un galet au beau milieu d’un ruisselet Voulez-vous savoir / pourquoi ? La gros bêta m’en a par devers soi fait confidence : Ce bel animal très raffiné ne faisait tout ça que pour la rime et l’élégance).
« Das ästhetische Wiesel » (La belette esthète) représente largement le style de Morgenstern : de l’humour hermétique et de la critique linguistique qui entrent dans des contextes complexes pour en faire une poésie leste et intelligente. Outre des textes humoristiques, cet anti-conformiste a écrit des textes sérieux ; il partageait lui-même son œuvre entre ces deux catégories.
Sans répit et sans patrie
Christian Morgenstern est né à Munich en 1871 et a eu, selon son biographe Jochen Schimmang, une vie relativement courte et plutôt dure. Ayant grandi dans un milieu familial difficile, il a vécu sans répit et sans patrie. Il a subsisté en tant qu’auteur et traducteur, handicapé de plus par une maladie pulmonaire. Il est décédé à Merano à l’âge de 43 ans, peu avant le début de la Première Guerre mondiale. Morgenstern n’est pas incontesté. Schimmang décrit comment il a subi l’influence du philosophe antisémite Paul de Lagarde. Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie, a été un autre compagnon du poète à la recherche du sens de la vie.
L’année de commémoration, un cycle d’expositions à Werder dans le Brandebourg tente de révéler les nombreuses facettes du poète. Werder et le « Galgenberg » (mont du gibet) qui s’y trouve ont été consacrés lieux littéraires lorsque Morgenstern, au cours d’une visite à des amis, a créé le « Bund der Galgenbrüder » (association des amis du gibet) qui lui a servi d’inspiration pour ses « Galgenlieder » (chants du gibet). Le cycle des exposition en quatre parties dédiées à Morgenstern (« Unsterblicher Christian Morgenstern » ) réunit des œuvres de plus de 100 artistes qui se sont intéressés au poète. De plus, Werder inaugure le « Christian-Morgenstern-Literaturmuseum » à l’occasion de l’anniversaire de sa mort.
Centenaire de la mort du poète Christian Morgenstern le 31 mars 2014
