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Vaincre la démence ?

L’Allemagne mise sur les innovations disruptives. Nous vous décrivons quatre idées prêtes à être implémentées. 4e partie :  une substance contre la maladie d’Alzheimer.

Klaus Lüber, 17.01.2022
Dieter Willbold et une unité de production
Dieter Willbold et une unité de production © Forschungszentrum Jülich / Ralf-Uwe Limbach

Chez certaines personnes, un processus inquiétant commence en prenant de l’âge. Certaines protéines s’agrègent dans le cerveau et endommagent le fonctionnement des neurones en s’agglutinant. Les personnes concernées ne remarquent rien pendant longtemps mais, peu à peu, les trous de mémoire se multiplient. La maladie d’Alzheimer ne peut alors plus être arrêtée, la capacité de se souvenir et de s’orienter se dégrade toujours plus, les patients deviennent dépendants. A ce jour, il n’existe pas de médicament efficace.

Le biologiste Dieter Willbold pense savoir où se situe le problème. On ne comprend pas encore le processus d‘agglutination au début de la maladie. Contrairement à l’opinion dominante qui veut que les protéines bêta-amyloïdes, avec le dysfonctionnement desquelles commence la maladie, s’accumulent dans le cerveau en raison du ralentissement du processus de dégradation, Willbold est convaincu que les protéines agglutinées se reproduisent, comme les virus ou les bactéries. Pour lui, on se trompe si l’on veut empêcher la production de bêta-amyloïdes avec des médicaments – c’est la piste des recherches actuelles. L’objectif à poursuivre est selon lui d’empêcher activement la formation des agglutinats toxiques.   

S’attaquer aux agglutinats comme aux virus et aux bactéries

C’est ce à quoi travaille depuis plus de 20 ans Dieter Willbold, professeur de biologie physique à l’université Heinrich-Heine à Düsseldorf et directeur de l’Institut de biochimie structurale au Centre de recherche Jülich. Une substance stabilise les protéines bêta-amyloïdes et est en mesure de dissoudre les agglutinats avant qu’ils ne commencent à se multiplier pour former des prions. « On s’attaque ainsi à un agent pathologique qui se réplique, on tente de le détruire ou de le tuer. C’est ce que nous faisons contre les virus et les bactéries. C’est aussi ce qu’il faut faire contre les prions », dit M. Willibold dans le podcast de l’Agence fédérale pour les innovations disruptives(SPRIND).

Cela fonctionne déjà très bien en éprouvette et dans les essais sur les animaux. Un essai clinique de phase I sur des volontaires sains, avec laquelle on teste la sûreté et la tolérance de la substance, a pris fin avec succès début 2019. Avec sa société Priavoid fondée en 2017, Dieter Willbold prépare actuellement, avec le soutien de SPRIND, un essai de phase II devant démontrer l’efficacité de la substance chez les patients Alzheimer ; l’essai doit démarrer début 2023l. 

© https://www.deutschland.de/fr

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